Selon un rapport publié la semaine dernière dans les “Actes de l'Académie nationale des sciences des Etats-Unis” , une nouvelle souche du virus H5N1 de la grippe aviaire, dite de Fujian, semble être devenue la principale souche du virus H5N1 de la grippe aviaire dans certaines parties d'Asie. Si le rapport était confirmé, ce ne serait pas une surprise, ont déclaré aujourd'hui la FAO et l'Organisation mondiale pour la santé animale (OIE). Avec la grande variété de souches de l'influenza aviaire chez les animaux et le rythme élevé de modification des virus de la grippe, en général, d'une saison à l'autre et d'une année sur l'autre, le directeur général de l'OIE, M. Bernard Vallat, et le vétérinaire en chef de la FAO, M. Joseph Domenech, lancent une mise en garde; face à l'apparition continue de nouveaux antigènes de virus de grippe aviaire, les vaccins actuellement utilisés pour la volaille devront être réévalués périodiquement. Les deux organisations réitèrent leurs recommandations quant aux mesures de lutte qui doivent être accompagnées d'une surveillance et d'un suivi post-vaccination. Elles ont également souligné la nécessité de rendre compte immédiatement aux autorités vétérinaires de tout décès de volaille inattendu. La vaccination continue à faire partie de la stratégie FAO-OIE de maîtrise de l'influenza aviaire. Selon les deux organisations, les campagnes de vaccination devraient être mises en œuvre et suivies de près selon les directives techniques FAO-OIE, y compris le recours à une chaîne du froid pour protéger le vaccin. La vaccination doit être accompagnée d'autres mesures de lutte, comme une meilleure hygiène à la ferme, la gestion des mouvements des animaux ou l'inspection des marchés et l'abattage sanitaire en cas de foyers infectieux, a affirmé M. Domenech. Selon M. Vallat, "il faut un engagement plus soutenu de la part de tous les gouvernements pour mettre en œuvre des programmes de prévention et de lutte comme la surveillance de la circulation du virus, et le cas échéant, des programmes de vaccination dans les pays où le virus est endémique et là où le risque de son introduction est élevé". La FAO et l'OIE soutiennent déjà des programmes de ce genre dans des pays clés où le virus est toujours en circulation. Cependant, elles indiquent qu'il convient de rassembler davantage d'informations sur les programmes de lutte basés sur la vaccination et elles insistent sur la nécessité de financer des recherches supplémentaires pour mieux comprendre l'épidémiologie et les modifications génétiques du virus H5N1. La FAO, l'OIE et une myriade d'experts de grippe aviaire ont à plusieurs reprises exhorté les scientifiques du monde entier à mettre en commun leurs résultats et les souches de virus en toute transparence et dans les meilleurs délais. Le réseau OIE/FAO des laboratoires d'influenza aviaire, qui a son secrétariat à Padoue (Italie) (OFFLU - www.offlu.net), est une plateforme où les pays membres et les scientifiques peuvent partager des informations précieuses avec la communauté vétérinaire et médicale internationale. Il est impératif que les préoccupations de santé mondiale et le partage sans retard de l'information l'emportent sur les longs délais du processus d'approbation des publications scientifiques pouvant aller de plusieurs mois à plus d'un an. Il est fondamental, durant les flambées, d'isoler les agents pathogènes, comme le virus hautement pathogène de l'influenza aviaire, des cas cliniques et de suivre toute modification du caractère du virus afin de garantir la mise au point par les laboratoires de vaccins conformes aux normes OIE correspondant aux souches du virus en circulation, a déclaré M. Domenech. Si les changements s'avéraient de nature à justifier la reformulation du vaccin, la FAO et l'OIE indiquent que, dans l'intérêt de la santé mondiale, cette tâche devrait incomber aux gouvernements nationaux et aux producteurs commerciaux de vaccins. Les scientifiques d'instituts tels que l'Istituto Zooprofilatico Sperimentale (Italie), la Veterinar Laboratories Agency (Royaume-Uni), le Southeastern Poultry Research Laboratory (Etats-Unis), l'Australian Animal Health Laboratory, et le Friederich Loeffler Institute (Allemagne) ont manifesté leur soutien envers la position de la FAO et de l'OIE, selon laquelle la fourniture de vaccins à elle seule ne suffit pas à stopper la circulation du virus et à protéger la santé animale ou humaine. Néanmoins, dans une zone où des populations de volailles ont été vaccinées, des études sérologiques bien planifiées doivent être conduites en révélant les modalités d'utilisation des vaccins chez la population avicole, notamment l'utilisation de la chaîne du froid et des types de vaccins et la date de la dernière vaccination, afin de faciliter l'interprétation des résultats. C'est d'ailleurs, là les propositions essentielles suggérées par les spécialistes.