Après des années de vaches maigres, le patrimoine phoenicicole national se développe de plus en plus. La politique de rajeunissement menée ces dernières années semble avoir donné ses fruits notamment en terme de quantité. Ainsi, le nombre de palmiers a " doublé passant de 7 millions à 17 millions de plants actuellement ". Selon Fatoum Lakhdari, directrice du centre de recherche sur les régions arides, la production a également connu un bond significatif et a même " quadruplé en quelques années ". A titre d'exemple, durant l'année 2009, la production a atteint " 6,3 millions de quintaux contre 5,8 millions l'année précédente ". Une production qui a permis à l'Algérie de retrouver sa place sur les marchés extérieurs après des années d'absence. Les quantités de datte de la variété " Deglet Nour ", exportées vers l'Europe notamment est considérable atteignant " 12 000 tonnes l'année passée ". Néanmoins, il ne faut pas " miser uniquement sur cette variété qui est surtout très prisée en Europe ", estime Fatoum Lakhdari. Cette spécialiste qui dirige le centre de recherche implanté dans la wilaya de Biskra, considère que l'Algérie dispose de moyens nécessaires et a de son côté les " chances afin d'exceller dans ce domaine ". " Nous devons améliorer également les autres variétés qui peuvent se vendre en Asie car il n y a pas que le marché européen devenu très sélectif ". Le développement de la filière passe, pour elle, par la lutte contre les maladies qui affectent le palmier notamment le " bayoudh qui fait des ravages ". L'autre problème soulevé, par la responsable du centre de recherche de Biskra est lié à la remontée des eaux et la région d'el Oued reste la plus touchée par ce phénomène. Les pertes en " diversité occasionnées sont importantes ", dit-elle, mais sans les évaluer car c'est le " travail du ministère de l'agriculture ", a-t-elle souligné. Ce phénomène n'a pas épargné non plus le système d'irrigation " ingénieux de la région du sud qui permet une économie d'eau mais qui se trouve aujourd'hui très affecté ". Elle espère que la politique de l'aménagement du territoire qui est " fer de lance de la politique de développement donnera des résultats probants afin de faire face à ces problèmes récurrents ". Le centre qu'elle dirige, poursuit-elle, est de la partie et travaille pour l'élaboration des plans et instruments pour le développement du patrimoine phoenicicole dans le sud algérien.