L'Algérie représente un immense gisement, sinon un réservoir important pour la recherche et la production de nouvelles sources alimentaires et énergétiques. A l'heure où la production agricole devrait, en fait, s'accroître afin de permettre l'alimentation d'une population en constante croissance, on constate aujourd'hui que les ressources alimentaires, tant animales que végétales, tendent de plus en plus à diminuer. Cette régression est essentiellement due à la diminution de la surface agricole utile, à la faible production agricole, à la chute des rendements des cultures, à la faiblesse des performances du cheptel et enfin à l'insuffisance des ressources halieutiques. Par ailleurs, le développement de l'élevage se heurte à de nombreux problèmes, et particulièrement celui de l'alimentation, qui devient de plus en plus rare et coûteuse. En effet, l'Algérie de par sa superficie et sa biodiversité, peut offrir des solutions appropriées à ces difficultés à travers une meilleure exploitation de ses innombrables richesses naturelles, dont certaines sont jusque-là peu ou pas du tout explorées. Depuis 1962, les besoins alimentaires de l'Algérie par jour ont été multipliés par 7.5, contre un quadruplement de la production alimentaire nationale, c'est ce qu'a appris l'agence APS avant-hier à Alger, auprès du secrétaire général au ministère de l'Agriculture, M. Sid Ahmed Ferroukhi. Intervenant lors des premières assises de l'industrie agroalimentaire, M. Ferroukhi a évoqué l'évolution de la disponibilité alimentaire en Algérie depuis 1962, en soulignant que les besoins alimentaires nationaux par jour ont été multipliés par 7,5 alors que la production alimentaire nationale a été multipliée par 4,5, le complément étant assuré par les importations. Il a indiqué dans ce même sens que l'Algérie s'est fixé plusieurs défis à relever dans le cadre de la politique de renouveau de l'économie agricole et rural 2009-2014. En effet, il s'agit de "l'amélioration du niveau de sécurité alimentaire à partir de la production nationale, protection et valorisation des productions vivrières, promotion des techniques et industries adaptées aux changements climatiques et la construction d'un développement harmonieux et équilibré des territoires ruraux''. En outre, le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques a adopté une stratégie permettant d'entrevoir le développement de ses activités dans une prospective durable, et cela dans le but de répondre à la double contrainte de la préservation du patrimoine halieutique national et de l'approvisionnement du marché en produits halieutiques, a indiqué Hassen Mustapha, le chargé d'études et de synthèse auprès de ce ministère. De plus, afin de jouer un rôle moteur dans le développement durable des industries agroalimentaires (IAA) et dans le but bien précis d'assurer une production complémentaire à celle réalisée par la pêche maritime, une importance très particulière a été accordée au développement de l'aquaculture. "Les potentialités nationales en ressources en eau, susceptibles d'être valorisées par l'aquaculture et le développement de la pêche continentale, moyennant des aménagements et des équipements adéquats, permettent de suppléer, à moyen et long termes, aux limites de production des pêches maritimes", a signalé M. Hassen Mustapha. Par ailleurs, la production projetée, déterminée sur la base des stocks pêchables autorisés, et le potentiel aquacole, s'élèverait à l'horizon 2025 à 270.000 tonnes, d'où une production supplémentaire de plus de 130.000 tonnes constituée de 25.000 tonnes de pêche côtière, de 50.000 tonnes de pêche au large et de 55.000 tonnes en aquaculture. Egalement, l'adaptation de l'effort de pêche, par rapport au stock pêchable, a impliqué, d'après M. Hassen, l'injection d'une flottille supplémentaire composée principalement de 155 chalutiers hauturiers de plus de 24 mètres, de 670 sardiniers de différents tonnages, de 640 petits métiers, de 24 thoniers et le renouvellement de 1.100 unités. Pour conclure, l'accroissement de l'armement de pêche national s'est, d'ailleurs, traduit par un rajeunissement des unités, les faisant ainsi passer d'un âge moyen de l'ordre de 20 ans en 2000 à près de 13 ans à fin 2009. Pour rappel, 75% des besoins alimentaires de l'Algérie sont assurés par l'importation, ce qu'est insensé compte tenu de sa richesse.