S'exprimant devant le Forum mondial Islam-Etats-Unis réuni à Doha, Mme Clinton a affirmé que la Russie avait exprimé son soutien à l'adoption de sanctions et que la Chine commençait à changer de position. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a affirmé dimanche soir à Doha que les Etats-Unis préparaient avec leurs alliés de nouvelles sanctions contre l'Iran pour forcer la République islamique à revenir sur ses «décisions provocatrices» dans le domaine nucléaire. S'exprimant devant le Forum mondial Islam/Etats-Unis réuni à Doha, Mme Clinton a affirmé que la Russie avait exprimé son soutien à l'adoption de sanctions et que la Chine, le plus récalcitrant des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, commençait à changer de position. «Le moment est venu pour la communauté internationale de prendre des décisions» a dit Mme Clinton, qui a entamé à Doha une tournée dans le Golfe visant à demander aux pays de la région leur appui à un renforcement des sanctions contre l'Iran. «Nous oeuvrons activement avec nos partenaires régionaux et internationaux (..) à préparer et appliquer de nouvelles mesures pour convaincre l'Iran de changer de politique.» La secrétaire d'Etat a estimé que l'Iran «ne laisse à la communauté internationale que le choix d'imposer un prix plus lourd pour ses mesures provocatrices». Selon elle, l'annonce par l'Iran mardi du début de la production d'uranium enrichi à 20% «a renforcé les soupçons de la communauté internationale au sujet des intentions nucléaires de l'Iran, comme elle a renforcé l'isolement du gouvernement iranien». Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de développer, sous couvert de programme civil, des armes nucléaires. Mme Clinton a affirmé que la Russie «a exprimé en public et en privé son appui à des sanctions», alors que la Chine, qui importe la plupart de son pétrole d'Iran, «commence à réaliser qu'elle ne veut pas être isolée ou contribuer sans le vouloir à une instabilité qui porterait préjudice à ses intérêts économiques». Dans l'avion qui amenait Mme Clinton à Doha, le secrétaire d'Etat adjoint pour le Proche-Orient Jeffrey Feltman avait indiqué à des journalistes que les Américains comptaient demander l'aide des Saoudiens pour amener la Chine à accepter de nouvelles sanctions contre l'Iran. Mais M.Feldman n'a voulu ni confirmer ni démentir des allégations selon lesquelles Washington demanderait à Riyadh de fournir des garanties d'approvisionnement en hydrocarbures à la Chine pour l'amener à changer de position. Un autre collaborateur de Mme Clinton, qui a requis l'anonymat, a indiqué que l'administration Obama était ouverte à une proposition du Qatar sur des négociations directes américano-iraniennes pour sortir de l'impasse actuelle. Ce collaborateur a aussi expliqué que les dirigeants qataris avaient demandé à Mme Clinton de faire pression sur Israël pour qu'il laisse entrer dans la bande de Ghaza du matériel de construction afin de réparer les dégâts causés par les bombardements israéliens de décembre 2008 à janvier 2009. A Washington, le conseiller à la sécurité nationale du président Barack Obama, le général James Jones, a annoncé auparavant que les Etats-Unis travaillaient à présenter des sanctions contre l'Iran «ce mois-ci» à l'ONU. Il a ajouté que les Etats-Unis bénéficiaient sur ce sujet d'un «énorme soutien», reconnaissant toutefois qu'il fallait «travailler un peu plus avec la Chine». S'exprimant également lors du forum, le Premier ministre qatari, cheikh Hamad ben Jassem Al Thani, a lui plaidé pour une poursuite du dialogue entre les Etats-Unis et l'Iran. «Cette région connaît déjà beaucoup de turbulences, et un problème avec l'Iran serait trop lourd à supporter», a-t-il dit. Mme Clinton avait rencontré plus tôt à Doha le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays plaide également pour une solution diplomatique à la crise provoquée par Téhéran sur l'enrichissement de son uranium. La secrétaire d'Etat a en outre réitéré l'engagement de son pays à parvenir à une solution au conflit israélo-palestinien mais averti qu'il ne pourrait pas imposer aux protagonistes un règlement.