Dans une étude publiée, lundi dernier, le bureau de conseil financier britannique Preqin a estimé que leurs avoirs, en 2010, s'élèvent à 3 510 milliards de dollars (2 613 milliards d'euros) contre 3 220 milliards de dollars en 2009. En effet, les fonds souverains font actuellement un retour en force. Echaudés par les lourdes pertes dues aux investissements sur les marchés internationaux et par les ponctions de leurs gouvernements pour faire face aux dépenses courantes, les souvereign wealth funds (SWF) investissent à nouveau dans tous les sens. D'autre part, il est à mentionner que les investissements des SWF, longtemps cantonnés aux actions et obligations, se diversifient dans les filières plus risquées, comme le capital investissement, les hedge funds (fonds spéculatifs), l'immobilier ou les infrastructures, d'après le rapport. A noter, que les trois quarts des actifs des SWF sont originaires d'Asie et du Proche-Orient. D'après Preqin, 56 % des avoirs proviennent des hydrocarbures (Golfe, Russie, Norvège, etc.), 43 % de réserves officielles (Chine) et 1 % de matières premières non énergétiques comme le diamant (Botswana) ou le cuivre (Chili). Selon le même document les fonds souverains ont un rôle pivot dans la reprise, en raison de leurs investissements à long terme, pour les futures générations. Il y a lieu de noter qu'après le ressac de 2008, ces organismes profitent aujourd'hui de la reprise boursière, en particulier du rebond des valeurs financières ainsi que de la fermeté des prix du pétrole. Ces facteurs gonflent les actifs de gérants des avoirs des Etats en monnaie étrangère. Cet état de fait a encouragé l'autorité d'investissement du Qatar, qui envisage d'investir 30 milliards de dollars en 2010. Aussi, le fonds de pension du gouvernement norvégien vient d'annoncer un rendement record de ses placements en actions étrangères lors du dernier exercice. Abu Dhabi Investment Authority (ADIA) a apporté son soutien au lancement du modèle de voiture sport de l'écurie britannique McLaren. Les banques centrales et les banques d'affaires spécialisées dans le négoce de la dette ont entamé des pourparlers avec des fonds souverains pour qu'ils souscrivent au flot d'émissions obligataires d'Etats dans les années qui viennent. La China Development Corporation est entrée au capital du fonds de capital investissement Apax. Par ailleurs, la situation des fonds souverains à l'issue de la crise est contrastée. Certains d'entre eux, Dubaï ou la Russie, ont été confrontés à des retraits substantiels de la part de leur gouvernement pour financer le déficit budgétaire ou renflouer le système bancaire. De surcroît, les SWF, dont les actifs sont libellés en dollars, souffrent de leur dépendance à l'égard de la monnaie américaine. Cette vulnérabilité a poussé des fonds souverains chinois, russes ou brésiliens à réclamer la création d'une super monnaie de réserve style droits de tirages spéciaux du Fonds monétaire international (FMI). Pour ce qui est de la gestion de ces entités, elle reste inefficace, et cette dernière est dû au manque de communication sur les résultats et le montant exact et de la composition de leurs portefeuilles ainsi que les avoirs entre les pays concernés.