La gestion du passage aux nouvelles normes comptables internationales IFRS est devenue un travail à plein temps . Depuis janvier dernier, l'Algérie s'est officiellement mise aux nouvelles normes comptables internationales, dites IFRS. L'Algérie est l'un des premiers pays à avoir adopté les nouvelles normes comptables IFRS, juste après l'Europe. La décision a été prise en juin 2009 pour une entrée en vigueur en janvier 2010. néanmoins les entreprises sont loin d'être préparées à ce changement. " C'est un risque important pour les banques et les entreprises. La banque peut de bonne foi refuser un crédit à une entreprise solide et l'accorder à une entreprise en difficulté, car ne sachant pas interpréter correctement les écritures IFRS. Sans compter les risques de mauvaises décisions qui seront justifiées ensuite par une incompréhension des normes IFRS ", explique un économiste à TSA. Aussi, de nombreux managers s'interrogent sur l'opportunité d'introduire les normes IFRS dans un pays où l'informel domine. " On impose aux rares entreprises qui travaillent dans la transparence de s'adapter en très peu de temps à des normes complexes", conclut l'économiste. Il faut dire que malgré tous les appels à un éventuel report, le nouveau Système comptable et financier, appelé à remplacer le plan comptable national (PCN) datant de 1976, est entré bel et bien en vigueur le 1er janvier 2010. Ainsi, toute personne physique ou morale, astreinte à la mise en place d'une comptabilité financière, sous réserve des dispositions qui lui sont spécifiques, "est tenue de se conformer aux règles de ce nouveau système. Il est utile de rappeler, dans ce sens, que les dispositions relatives au nouveau SCF avaient été fixées en avril dernier par un arrêté ministériel, lequel avait défini les règles d'évaluation et de comptabilisation des actifs et passifs des charges et produits, le contenu et le mode de présentation des états financiers ainsi que la nomenclature et les règles de fonctionnement des comptes. Selon cet arrêté, le nouveau SCF prévoit la comptabilisation des actifs, des passifs, des charges et des produits ainsi que les règles générales d'évaluation. Outre les états financiers, le nouveau SCF aborde le bilan, le compte des résultats, le tableau de flux de trésorerie (méthode directe et indirecte) ainsi que l'état de variation des capitaux propres. D'autre part, le nouveau SCF regroupe la nomenclature et le fonctionnement des comptes et la comptabilité simplifiée applicable aux petites entités. Dans ce cadre, un second arrêté ministériel publié durant la même période, fixe les seuils de chiffre d'affaires, d'effectif et l'activité applicables aux petites entités pour la tenue d'une comptabilité financière simplifiée. Selon le texte, la comptabilité financière simplifiée est applicable pour les petites entités commerciales dont le chiffre d'affaires et l'effectif ne dépassent respectivement 10 millions de DA et 9 salariés à temps plein et ce, durant deux exercices successifs. Pour l'activité de production et artisanale, le chiffre d'affaires est fixé à 6 millions de DA pour un effectif de 9 salariés à temps plein, alors que pour les activités de prestation de services et autres, ils sont de l'ordre de 3 millions de DA pour un effectif de 9 salariés à temps plein. Il faut également rappeler que KPMG avait, indiqué, dans une récente note que les nouvelles dispositions édictées par la LFC 2009 et la LF 2010 ainsi que le conseil national de comptabilité confirmaient le non report de la mise en application du nouveau SCF. La confirmation " formelle " du non report du NSCF est apparue au tout début novembre, suite à la publication par le CNC des instructions visant la première application.