L'affaire du diplomate algérien, Mohamed Ziane Hasseni, connait une fois de plus un rebondissement des plus inattendus. Après avoir bénéficié d'un non-lieu requis par le parquet de Paris en février dernier, le diplomate algérien est loin de se tirer d'affaire. Contre toute attente, le juge Alain Philibeaux a décidé d'écarter, contre l'avis du parquet, un non-lieu qu'il qualifie de "prématuré". En effet, selon l'article publié hier dans les colonnes du quotidien français Le Figaro, dans son ordonnance rendue 30 mars, le juge Alain Philibeaux indique qu'il n'existe pas suffisamment "d'éléments avérés mettant hors de cause" M. Hasseni, en admettant que les charges retenues contre le diplomate pour complicité d'assassinat s'étant réduite, alors il le place sous le statut d'intermédiaire de "témoin assisté". Aussi, selon la même ordonnance, le juge indique que des investigations en Algérie seront nécessaires pour faire toute la lumière sur cette affaire. Accusé d'avoir été le commanditaire de l'assassinat de l'avocat Ali Mecili, commis à Paris vingt ans plus tôt, en 1987, M. Hasseni avait été interpellé le 14 août 2008 à l'aéroport de Marseille. Il a obtenu le 27 février dernier de la cour d'appel de Paris la levée partielle de son contrôle judiciaire et le droit de quitter la France, a-t-on appris auprès des avocats. Visé par un mandat d'arrêt international émis en décembre 2007 par le juge d'instruction Baudouin Thouvenot, M. Hasseni avait été interpellé le 14 août 2008 à l'aéroport de Marseille. Il avait été mis en examen le lendemain à Paris pour "complicité d'assassinat" et placé sous contrôle judiciaire. Ce contrôle judiciaire interdisait à M. Hasseni, qui affirme être victime d'une homonymie, de quitter le territoire français et lui imposait de se présenter une fois par semaine dans un commissariat. Le témoin à charge, Mohamed Samraoui, ancien officier des services secrets algériens réfugié en Allemagne, est, lui, revenu sur ses déclarations lors d'une confrontation organisée par visioconférence en juin 2009. Par ailleurs, Hichem Aboud, un ancien officier des services de renseignement, a confirmé l'innocence du diplomate algérien, Mohamed Ziane Hasseni. "Je ne vois pas pourquoi courir le risque de faire un faux témoignage qui sauverait la tête d'un assassin si vraiment Hasseni était impliqué dans l'assassinat de Mecili", a-t-il indiqué levant le voile sur une certaine confusion entre Mohamed Ziane Hasseni et Rachid Hassani. Néanmoins, au mois de février dernier, avec la requête du Parquet, Alger s'attendait à une issue favorable pour son diplomate, qui se dit victime d'une homonymie.