Photo : Riad Par Amirouche Yazid Le consommateur algérien n'a pas besoin de lire les différents rapports et autres notes de conjoncture mettant en avant l'inflation des prix qui frappe le marché national. Il peut se faire l'économie d'un tel exercice. Il en fait quotidiennement le triste constat. Le niveau général des prix a tellement augmenté ces derniers mois que le pouvoir d'achat des Algériens a été affaibli à tel point que le citoyen n'arrive plus à mettre que quelques aliments dans son couffin. Le marché en parle. A Alger, comme ailleurs, aux quatre coins du pays, la mercuriale rend inaccessibles certains produits de première nécessité. La pomme de terre est cédée à 50 DA en moyenne nationale. La tomate se maintient au-dessus de 70 DA. Idem pour la courgette. Le consommateur ne sait plus à quel saint se vouer. Les prix qu'affichent les marchands de légumes donnent le tournis aux consommateurs. La question est sur toutes les lèvres de ceux qui se rendent aux marchés algérois de fruits et légumes. «Combien coûte la pomme de terre ?», demande une vieille femme à un commerçant du marché Clauzel à Alger. «60 dinars seulement», répondra-t-il. La cliente abandonne. «Ils croient que le prix a baissé», dira-t-elle. La réaction de la vielle ne manque pas de bon sens. Il traduit même les incompréhensions qui entourent le marché national, que tout le monde qualifie d'anarchique. Anarchique parce que sa gestion ne répond à aucune règle du marché. Il est plutôt géré par beaucoup de zones d'ombre. Le consommateur continue ainsi à subir une situation délicate face à laquelle il ne peut rien faire. «J'ai refusé d'acheter pendant toute la matinée dès qu'on m'annonce un prix excessif. Mais que voulez-vous que je fasse, je ne peux pas retourner à la maison le couffin vide», témoigne un vieil homme, désabusé par la cherté des aliments «Le prix de la pomme de terre ne baissera-t-il pas dans les jours à venir ?», se demande naïvement un quinquagénaire de Belouizdad venu faire ses courses au marché Ali Mellah de la Place du 1er Mai. La réponse du revendeur ne laisse pas de place à l'optimisme. «Les prix resteront à ce niveau», lui signifiera-t-il. Une manière de faire comprendre que les commerçants au détail ne sont pas responsables de l'actuelle flambée des prix. «Nous ne gagnons que des miettes. Les prix sont élevés chez les grossistes», rétorque tout marchand de légumes dès que les clients veulent avoir des explications à ce sujet. Dans les marchés au détail, le coupable est tout indiqué. C'est le grossiste. A. Y. Quel effet ont la régulation et le contrôle ? La flambée des prix des produits à large consommation que vit actuellement le marché national ne trouve pas d'explication fiable. Aussi bien de la part du ministère du Commerce que celui de l'Agriculture. Le département d'El Hachemi Djaâboub évoque de manière récurrente la mobilisation des services de contrôle des prix. Mais, la hausse des prix de la quasi-totalité des produits alimentaires élimine toute éventualité de contrôle des prix. Des défaillances entourent également le système Syrpalac mis en place par le ministère de l'Agriculture. Théoriquement destiné pour la régulation du marché dès qu'il y a crise, le système peine à donner les résultats escomptés. Moralité : les explications des deux tutelles demeurent infondées, dans le sens où aucun processus n'est maitrisé. Ni la production ni la commercialisation.