Peut-il y avoir une intégration économique sans homogénéisation des systèmes politiques ? Sans homogénéisation des systèmes économiques et financiers ? Serait-elle appuyée par des populations qui n'en sont pas pour autant consultées ? Le pire pour l'avenir de ce qui se voudrait plus qu'un simple rapprochement, mais une union, est que cela relève de purs discours qui n'engagent aucun pays. Dans les conditions où ne sont recherchés que les effets d'annonce et où seul le présent compte pour donner un caractère positif au sommet, l'idée d'un monde arabe, que cela soit de politique, d'économie et encore moins de défense, demeurera à jamais discréditée et ne trouvera plus preneur. Quelle échéance pour ce projet ? Pourrait-il se réaliser sans commencer d'abord par effacer l'écart entre les divergences qui existent sur le plan politique ? Pourquoi le projet d'intégration économique arabe ne serait-il pas d'abord pris en charge dans les ensembles sous régionaux arabes qui ont le plus d'affinités à l'instar des pays du Golfe qui ont créé le Conseil de coopération du Golfe, sans aucune référence dans le sigle à son appartenance au monde arabe ? On se rappelle que le sommet arabe dédié à l'économie avait fait une déclaration à partir de Koweit. Le sommet a visé haut pour ce qui concerne l'économie mais cela est déjà passé. Le sommet n'en avait pas fait de même pour ce qui concerne les systèmes politiques, la politique extérieure, la politique de défense ni même la politique culturelle. Le sommet avait tout de même visé haut. Il voulait une intégration économique. Serait-elle possible, cette intégration économique sans intégration politique ? Une intégration économique arabe ? Il demeure quand même le risque que cela ne constitue qu'une déclaration à effet d'annonce comme on se souvient que pareille décision a été prise par les cinq pays qui voulaient construire le Grand Maghreb. On parlait même au niveau officiel d'une carte d'identité maghrébine qui suffirait pour les Maghrébins à traverser les frontières des cinq pays du Maghreb. Cela remonte tout juste à juin de l'année 1988 à Zeralda. A ce jour, il semble que le projet de cette carte a été abandonné, tout comme le reste d'ailleurs. La question posée pour le projet du grand Maghreb demeure d'actualité pour le monde arabe. Mais, il est devenu une certitude que de telles unions ne se conjuguent pas au futur mais au conditionnel. Il fut au Koweït relevé quand même qu'il y a des divergences politiques à dépasser, mais les "vraies" vérités sont tues car redoutées. On ne passe pas impunément des divisions révélées à Doha à l'unification des positions au Koweït. Ce sont quand même les mêmes pays avec les mêmes dirigeants.