"Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural n'a enregistré aucune demande d'importation de viandes rouges du Soudan", c'est la réponse de la tutelle par la voix du directeur des services vétérinaires, Rachid Bougueddour. Il faut dire que cette question a été largement évoquée ces derniers jours et le ministère met ainsi de l'ordre affirmant également que "toute importation est sujette à un cahier des charges à respecter". Rachid Bougueddour, invité de la rédaction de la Chaîne III, rappelle au passage que l'importation doit répondre au préalable aux normes sanitaires, le volet que le ministère est en train d'étudier pour le cas du Soudan. Pour l'Algérie, en tout cas, l'importation reste le seul moyen pour tenter de réguler le marché des viandes rouges. L'option est, d'ailleurs, reconduite en prévision du mois de Ramadhan, précise le docteur Bougueddour. Ce dernier a souligné que le niveau des importations a baissé de moitié. Au vu des statistiques du directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture, il est difficile de croire que les mesures annoncées par le gouvernement puissent résoudre la problématique des prix des viandes qui dépassent tout entendement depuis des mois. En effet, dans le cadre de la réorganisation de la filière viande rouge qui permettra la création, entre autres, de centres d'élevage et surtout la réalisation de trois abattoirs modernes à El Bayadh, Djelfa et Mila qui produiront annuellement "20 000 tonnes de viandes" sont loin de répondre aux besoins estimés, selon le docteur Bougueddour, qui sont de "340 000 tonnes pour les viandes rouges et jusqu'à 300 000 tonnes pour les viandes blanches". Des efforts supplémentaires sont donc indispensables et l'invité de la Radio reconnaît qu'il ne s'agit là que d'un premier pas en vue de réguler le marché des viandes. "C'est une opération de grande haleine", a-t-il dit. Pour ce qui est des nouvelles dispositions, Rachid Bougueddour a relevé l'importance de doter la SGP Proda de nouvelles entités comme les abattoirs modernes et aussi de complexes de froid. L'opération qui a débuté il y a "18 mois concerne la reprise par la SGP Proda de 11 complexes abandonnés qui serviront au stockage de viandes rouges". Des acquisitions pour combler un "déficit énorme en capacités de stockage", a-t-il affirmé. D'autant que les régions où seront implantés ces complexes sont riches en bétails ovins qui est de "20 millions de têtes au niveau national" Le ministère de l'Agriculture qui voit en cette batterie de mesures une solution à la flambée des prix, est, néanmoins, très mesuré quant à ses retombées sur le terrain. Rachid Bougueddour a souligné que la tutelle table sur un prix de "650 dinars le kilo de viande rouge". Pour lui, c'est "raisonnable comme prix" mais au regard du pouvoir d'achat des citoyens, il est fort à parier qu'il est toujours dispendieux. Le consommateur qui doit également payer cher la viande blanche, le directeur des services vétérinaires l'explique par la hausse des prix des intrants importés.