La viande en provenance de l'inde est achetée dans les Etats musulmans, quant au Soudan, aucun opérateur n'a fait une demande d'importation. Pour apaiser les tensions, le sous-directeur de la santé animale au ministère de l'Agriculture, le Dr Karim Boughanem, est monté au créneau pour apporter des explications. A propos du cheptel soudanais, ce responsable confirme qu' aucune dérogation d'importation de ce pays n'a été enregistrée au département de l'agriculture et du développement rural. «A ce jour, hormis la correspondance d'un opérateur demandant des informations pour investir au Soudan, et pour lequel une réponse dans le sens de l'encouragement lui a été notifiée en mai 2010, aucune demande de dérogation sanitaire d'importation de ce pays n'a été enregistrée au ministère de l'Agriculture et du Développement rural», insiste-t-il. Le responsable a réitéré, encore une fois, que «les relations avec les services vétérinaires de ce pays sont constantes et régulières». Cependant, «une délégation algérienne a déjà séjourné au Soudan. Les déclarations de leurs services officiels à l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) ont été consultées. Des spécimens de certification ont été soumis de notre part à l'autorité vétérinaire soudanaise et un complément d'informations a été également demandé». Et d'ajouter que «ces contacts qui ont commencé au début de l'année 2010 et la dernière correspondance date de juillet 2010, les négociations scientifiques et techniques se poursuivent sans aucun problème». Au sujet des viandes en provenance de l'Inde, le Dr Boughanem a fait savoir que «des négociations et des visites sur les lieux datent de 2001». S'agissant des doutes sur l'origine halal ou non halal des viandes provenant de l'Inde, ce responsable explique que «l'opération d'importation s'effectuera uniquement à partir de deux Etats musulmans et où seuls des abattoirs répondant aux normes internationales ont été retenus». Il est noté par ce responsable que «le ministère de l'Agriculture ne procède à aucun achat direct. Les opérations commerciales relèvent du ressort exclusif des opérateurs économiques publics et privés qui, bien entendu, préservent leurs intérêts commerciaux». Toutefois, indique-t-il, ils sont tenus «de s'inscrire dans le cadre des dispositions législatives et réglementaires en vigueur, y compris dans leurs dimensions sanitaires». Cette polémique est qualifiée de tentative de discrédit des services officiels de contrôle, lequel, contrôle, selon Dr Boughanem, est construit «sur la base de référents scientifiques et techniques». Les procédures de contrôle des produits importés - particulièrement la viande - servent à empêcher «l'introduction des maladies et le contrôle des animaux et des produits animaux importés», souligne-il. La prévention, explique-t-il «s'effectue à travers la dépendance à l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) au sein de la quelle l'Algérie a un rôle actif dans ses commissions et ses instances dirigeantes». 175 pays sont membres de l'organisation. «Tous ces pays ont pour obligation de déclarer à cette instance toute apparition, dans leur territoire, de maladies animales transmissibles dans les 24 heures qui suivent sa confirmation, d'énoncer les mesures prises pour la circonscription du foyer», souligne-t-il. Et une fois par an, chaque mois de mai, un point de situation sanitaire mondial est réalisé. «En plus de cette dimension internationale et multilatérale, notre pays a signé plusieurs conventions sanitaires, principalement avec les pays avec qui nous commerçons», est relevé également. Chaque fois qu'un pays a l'intention d'exporter vers l'Algérie ou d'importer d'Algérie des animaux ou produit animal, les certificats sanitaires sont négociés entre les deux services vétérinaires, qui servent de documents officiels à utiliser par tous les opérateurs potentiels intéressés. En clair, ces certificats comportent le minimum des exigences internationales et sont complétés par des exigences spécifiques en rapport avec les évaluations effectuées. En fin de compte, explique le Dr Boughanem, c'est sur cette base que le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, à travers sa direction des services vétérinaires qui est l'autorité vétérinaire nationale, «délivre aux opérateurs intéressés par l'importation ou l'exportation des dérogations sanitaires limitées dans le temps, précisant le lieu d'origine, d'embarquement et de débarquement ainsi que les moyens de transport utilisés». Ces dérogations, poursuit-il «peuvent être suspendues à tout moment et ce, en fonction de l'évolution de la situation sanitaire du pays d'origine».