Le gouvernement s'attelle actuellement à l'élaboration d'un nouveau décret portant sur l'importation de sucre, dans le but de réguler son prix sur le marché national. Ce décret interministériel, qui sera publié avant juin, prévoit, en effet, l'obligation des importateurs à vendre aux enchères les quantités de sucre importées, dans le cadre du contingent avec l'Union européenne (UE), à un prix inférieur de l'ordre de 20% au minimum du prix du sucre importé auprès d'autres régions ou hors-contingent UE, le différentiel du prix sera versé au Trésor public. C'est du moins ce qu'a fait savoir, mercredi, le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, dans une déclaration à l'agence APS. Elaboré conjointement avec le ministère des Finances, ce texte "devrait permettre de vendre aux enchères les 150.000 tonnes de sucres importés annuellement de l'UE sans droits de douane", précise-t-il en marge d'une réunion sur la régulation commerciale. Il faut rappeler, dans ce cadre, que l'accord d'association Algérie-UE, entré en vigueur en 2005, accorde aux pays européens un contingent à l'exportation de 150.000 tonnes de sucre, exempté des droits de douane. En 2009, l'Algérie, faut-il le signaler a importé pour un montant de 600 millions de dollars de sucre et sucreries, avec une consommation annuelle de 1,2 million de tonnes. En effet, la répartition de ce contingent entre les importateurs de ce produit alimentaire se fait selon le principe ''Fifo'', abréviation en anglais de la formule ''Premier arrivé, premier servi''. Une fois les quantité de ce contingent importée les opérateurs sont soumis à une taxe de 30% pour le sucre ultérieurement importé de l'UE, soit le même taux appliqué au sucre importé auprès d'autres pays fournisseurs. Le premier responsable du secteur du commerce a expliqué que le futur dispositif de vente aux enchères devrait permettre la répercussion de la suppression des droits de douane sur les prix de vente de ce produit. En effet, il est observé que les importateurs de sucre bénéficiant de la suppression des droits de douane grâce à la règle Fifo vendent ce produit indûment au même prix que celui du sucre importé hors-contingent UE ou importé auprès d'autres pays ; lequel est plus cher puisque non exempté des droits de douane. "Vous pouvez faire le calcul quand vous achetez 150 000 tonnes de sucre à environ 50 DA le kg sans payer les 30% de droits de douane, ça vous fait beaucoup de bénéfice", remarque le ministre pour illustrer cet écart de gains entre les importateurs de ce contingent et les autres opérateurs important ce produit auprès d'autres pays. Pour corriger ce dysfonctionnement, les dispositions du décret en cours d'élaboration prévoient l'obligation des importateurs à vendre aux enchères les quantités de sucre importées, dans le cadre du contingent avec l'UE, a-t-il donc souligné.