Beaucoup de documentaires ont été réalisés sur l'iconoclaste Keblouti, Kateb Yacine. " La patrie dans le cœur " signé par l'écrivain Djillali Khellas, et projeté samedi à la salle Zinet de Ryadh El Feth revient sur non pas l'écrivain mais le dramaturge. D'une durée de 77 minutes cette œuvre est un condensé de témoignages de gens qui ont connu l'auteur de Nedjma, ceux qui l'ont croisé, ceux qui ont travaillé avec lui ou encore ceux qui ont travaillé sur ses œuvres à l'image de l'universitaire Mohamed Lakhdar Maougal. C'est ainsi que tous les témoignages de ce film ont été focalisés sur l'homme de théâtre, ainsi que son parcours dans ce domaine qu'il affectionnait tant parceque le Keblouti pensait que c'est à travers les planches que se fait la prise de conscience d'un peuple opprimé. Universitaires, écrivains, premiers comédiens de la troupe théâtrale de Kateb Yacine des années 1970 et 1980 ainsi que son biographe, ont abordé pendant plus d'une heure de temps l'œuvre théâtrale de cet écrivain, dont les textes traitaient des souffrances des peuples colonisés et des injustices sociales. "Kateb Yacine fut l'un des rares écrivains algériens à s'acharner contre la colonisation pendant la colonisation même", "Kateb Yacine ne s'est jamais attaqué à la langue arabe", "le mot le plus utilisé dans la littérature de Kateb Yacine est le mot "peuple" ou encore "le théâtre de Kateb Yacine touche le public populaire", sont les quelques témoignages qui résument, d'une manière explicite, la raison d'être de l'écrivain, selon M. Djillali Khellas qui a réalisé une série d'entretiens avec des spécialistes du 4e art, des universitaires et des comédiens qui ont côtoyé le père de Nedjma. "Personnellement, j'ai rencontré Kateb Yacine à l'âge de 23 ans. C'est un personnage étrange, il faut dire qu'on n'a jamais vu un personnage pareil dans la littérature algérienne", fera remarquer M.Khellas, quelques minutes avant le début de la projection. Kateb Yacine le généreux, Kateb Yacine le révolté est de l'avis de tous un artiste exceptionnel.