Le documentaire La Patrie dans le cœur de l'écrivain Djillali Khellas, projeté samedi soir à Alger, a été consacré à Kateb Yacine, l'homme de théâtre, en axant tous les témoignages sur le parcours du père de Nedjma dans le 4e art. Universitaires, écrivains, premiers comédiens de la troupe théâtrale de Kateb Yacine des années 1970 et 1980, ainsi que son biographe, ont abordé pendant plus d'une heure, l'œuvre théâtrale de cet écrivain dont les textes traitaient des souffrances des peuples colonisés et des injustices sociales. «Kateb Yacine fut l'un des rares écrivains algériens à s'acharner contre la colonisation pendant la colonisation même», «Kateb Yacine ne s'est jamais attaqué à la langue arabe», «le mot le plus utilisé dans la littérature de Kateb Yacine est le mot «peuple» ou encore «le théâtre de Kateb Yacine touche le public populaire», sont les quelques témoignages qui résument, d'une manière explicite, la raison d'être de l'écrivain. Les pièces de théâtre marquantes de Kateb Yacine, à savoir Le cadavre encerclé, Mohamed prend ta valise et L'homme aux sandales de caoutchouc, ainsi que leurs principaux personnages, ont été analysés dans le documentaire par des universitaires qui ont mis en exergue leur côté métaphorique et tragique. L'écrivain-universitaire, Lakhdar Maouguel, dira dans ce sens que «la pièce de théâtre Le cadavre encerclé est écrite dans un cadre métaphorique et elle reflète la transposition intelligente et dramaturgique des faits réels, chez Kateb Yacine», en soulignant que les personnages katébiens exprimaient son esprit patriotique et nationaliste. Le combat pour les causes justes, notamment, la lutte anticolonialiste, qu'abordait Kateb Yacine dans ses pièces, même après l'indépendance de l'Algérie en 1962, a été souligné dans le documentaire pour démontrer le soutien de l'écrivain aux peuples encore colonisés. Le choix d'utiliser l'arabe dialectal dans le théâtre de Kateb Yacine au lieu de l'arabe classique a, également, été abordé afin d'expliquer que ce choix a été fait pour toucher le plus large public algérien et que l'écrivain n'avait aucunement l'intention de porter atteinte à la langue arabe, ou pis encore, à la religion.