L'ancien ministre australien Gareth Evans, co-président de la Commission internationale sur la non-prolifération nucléaire et le désarmement, a indiqué qu'Israël devait contribuer aux efforts destinés à réduire le stock d'armes nucléaires mondial. M. Evans a indiqué que la manière dont Israël avait été traitée par rapport aux autres pays, tels que la République populaire démocratique de Corée (RPDC), ayant subi des sanctions onusiennes en raison du développement de programmes nucléaires, s'était révélée inéquitable, a rapporté lundi l'agence de presse australienne. Selon M. Evans, il est crucial qu'Israël participe aux efforts destinés à enrayer la prolifération nucléaire. "Nous allons surmonter tout cela et reconnaître que si le monde tend vers le désarmement nucléaire, Israël doit prendre une part active à la résolution de ce dossier", a-t-il affirmé. Israël, qui n'a pas adhéré au Traité sur la non-prolifération d'armes nucléaires, disposerait de 80 à 200 ogives nucléaires. Cependant, Israël n'a jamais confirmé ou nié l'existence de cet arsenal nucléaire. Notons par ailleurs, que le ministre égyptien des Affaires étrangères Ahmed Abul Gheit a mis en garde dimanche contre une éventuelle course aux armes nucléaires entre l'Iran et Israël. Dans une interview accordée à la chaîne de télévision égyptienne TV Channel One, avant de se rendre aux Etats-Unis pour participer à un sommet international sur la sécurité nucléaire, le ministre égyptien a déclaré qu'Israël devrait adhérer au Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et a demandé à l'Iran de ne pas développer d'armes nucléaires. "Si l'Iran devient (un pays) nucléaire, cela mènerait à une prolifération des armes nucléaires dans la région", a affirmé le ministre égyptien, notant qu'une telle situation obligerait le monde arabe à se lancer dans une course aux armes nucléaires. Il a souligné le besoin de parvenir à une solution diplomatique pour le problème du programme nucléaire iranien, émettant des doutes sur l'effet des sanctions internationales contre l'Iran. "L'Egypte croit que toute action militaire contre l'Iran aurait des conséquences très graves sur l'ensemble de la région", a ajouté M. Abul Gheit. Le ministre égyptien doit arriver à Washington dimanche soir pour participer au sommet sur la sécurité nucléaire, organisé à l'initiative des Etats-Unis, qui vise à établir un mécanisme pour éviter que des armes nucléaires ne tombent dans des mains dangereuses. L'Egypte ne veut voir aucune puissance nucléaire dans la région du Moyen-Orient, a indiqué le chef de la diplomatie égyptienne. Il n'y a pas de bombe islamique sur terre, a-t-il affirmé, exculant la possibilité qu'une bombe nucléaire puisse être utilisée pour servir les intérêts des pays arabes. "La question n'émane pas des émotions ou d'une dimension islamique, mais est ancrée dans les intérêts nationaux de chaque pays", a-t-il ajouté. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a décidé d'annuler son déplacement à Washington où il devait participer au sommet sur la sécurité nucléaire, par crainte de voir un groupe de pays musulmans, menés par l'Egypte et la Turquie, demander à Israël de signer le TNP. Israël fait partie de la poignée de pays qui n'ont pas ratifié le TNP, et est soupçonné d'être le seul pays à posséder des armes nucléaires dans la région du Moyen-Orient.