Lors de la 11e session ministérielle de l'Union du Maghreb arabe (UMA), qui s'est tenue, jeudi passé à Skhirat (20 km au sud de Rabat). Les ministres des Transports des cinq pays de l'UMA, ont convenu aux termes des travaux, à consolider la coopération dans les différents secteurs des transports, notamment l'étude de faisabilité d'un TGV maghrébin à moyen terme et la libéralisation du transport aérien, d'ici 2008. Plusieurs conventions et projets de coopération régionale étaient examinés par les ministres, entre autre, le projet de libéralisation des transports aériens à l'orée de 2008 et, la fluidité des transports de marchandises par voie terrestre et maritime. Le conseil des ministres maghrébins des transports a appelé les compagnies maghrébines du transport aérien à établir, avant fin avril 2007, un plan de coopération permettant d'assurer la complémentarité en matière d'exploitation, d'entretien, de formation ainsi qu'en terme de partenariat commercial. Elles devraient élaborer un projet qui ouvrirait la voie à la libéralisation des transports aériens au Maghreb dès 2008, selon une des recommandations du conseil maghrébin des ministres des Transports. Pour sa part, le ministre des Transports, M. Mohamed Maghlaoui a mis en garde contre les effets pervers d'un tel accord tout en estimant que "la libéralisation de l'espace aérien au Maghreb est une nécessité à laquelle nous croyons, mais à laquelle il faut se préparer ". Pour le ministre des Transports, il faut se préparer à cette libéralisation en étant conscient que la concurrence qui va s'instaurer à l'intérieur du Maghreb ne pourra se faire que dans la prise en charge des intérêts de chacun des pays. Il s'agit également, selon M. Maghlaoui de "prendre en charge les intérêts de chacune des compagnies dont on doit assurer la survie dans le cadre concurrentiel au profit des citoyens pour la baisse des prix et pour une plus grande fluidité des transports aériens". En clair, relève t-il, "il s'agira pour nous d'organiser cette libéralisation du transport aérien de façon à ne pas aboutir à ce qui est arrivé, en Afrique, à savoir la disparition d'Air Afrique. Et aujourd'hui, tout le continent africain n'a plus les moyens pour assurer transport de personnes entre pays africains", a-t-il fait remarquer. "Ce qui est aujourd'hui à l'ordre du jour, c'est une discussion sur l'ouverture de la 3ème et la 4ème liberté, et plus tard la 5ème liberté (transport de passagers d'un pays à un autre dans le même avion) et, ce qui est visé à terme, un accord Open Sky (ciel ouvert)", a souligné M. Maghlaoui. Il a, d'autre part, averti que "si un accord ciel ouvert est une bonne chose, quand il fait une concurrence profitable pour les citoyens maghrébins, il faudra toutefois faire attention à ses effets pervers". C'est là "le rôle des ministres maghrébins des Transports de mettre en place un accord qui permette d'aller (vers un accord open sky) dans l'intérêt de tous", a-t-il encore ajouté. La commission des transports aériens, que le conseil des ministres a désignée, devra plancher sur ce projet lors d'une réunion prévue au mois d'avril prochain à Tunis.. En outre, dans le domaine des transports ferroviaires, le conseil des ministres maghrébins a chargé la commission technique ferroviaire maghrébine (CTFM, dont le siège est à Alger) d'examiner la faisabilité d'un train maghrébin à grande vitesse (TGV-M). Le coût de l'étude de ce projet, prévu à moyen terme, est de 4 millions d'euros, a précisé M. Tarek Merad, expert auprès du secrétariat général de l'UMA, en ajoutant que ce projet, ainsi que celui du trans-maghrébin devrait permettre une interopérabilité entre les pays maghrébins. Les perspectives de coopération et de complémentarité maghrébine dans plusieurs domaines liés au transport ont été examinées au cours de cette session: amélioration des services du train trans-maghrébin, réalisation de l'autoroute maghrébine et développement d'un réseau prioritaire trans-maghrébin des transports devant être connecté au réseau transeuropéen (RTE-T). Le conseil a aussi approuvé deux conventions, la première ayant trait au transport maritime et vise le développement de ce secteur en vue d'accompagner les besoins du commerce extérieur des pays de l'UMA, ainsi que l'encouragement de projets communs. La seconde convention, signée par les ministres maghrébins des Transports, porte sur la reconnaissance réciproque des permis de conduire. La 12e session du Conseil ministériel maghrébin des transports se tiendra en Libye, au cours du premier trimestre 2008, a indiqué le SG de l'UMA dans sa résolution finale.