L'Algérie, par la voie de son ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, partage avec les quatre autres pays membres de l'Union du Maghreb arabe (UMA), le principe de la libéralisation du transport aérien au Maghreb. Ceci n'a pas empêché le représentant algérien, présent à Skhirat (Maroc) pour la 11e session du conseil des ministres des Transports de l'UMA, d'attirer l'attention sur les effets « pervers » qu'induirait une ouverture mal conçue. Pour M. Maghlaoui, cité par l'APS, la libéralisation de l'espace aérien au Maghreb est une « nécessité », mais il faut s'y « préparer ». « Il faut se préparer à cette libéralisation en étant conscient que la concurrence qui va s'instaurer à l'intérieur du Maghreb ne pourra se faire que dans la prise en charge des intérêts de chacun des pays », soutient le ministre des Transports. Et partant, enchaîne Maghlaoui, « prendre en charge les intérêts de chacune des compagnies ». A ce propos, il rappellera la mauvaise expérience de l'Afrique qui a abouti à « la disparition d'Air Afrique ». « Aujourd'hui, a-t-il ajouté, tout le continent africain n'a plus les moyens pour transporter les personnes entre pays africains. » Aussi, clarifie Maghlaoui « ce qui est aujourd'hui à l'ordre du jour, c'est une discussion sur l'ouverture de la 3e et la 4e liberté, et plus tard la 5e liberté (transport de passagers d'un pays à un autre dans le même avion) et, ce qui est visé à terme, un accord Open Sky (ciel ouvert). » Dans ce sens, la commission des transports aériens de l'UMA a été chargée d'examiner la faisabilité de cette libéralisation à l'horizon 2008. Elle tiendra une première réunion à Tunis dès le mois d'avril. En même temps, les compagnies maghrébines du transport aérien ont été exhortées à établir, avant fin avril 2007, « un plan de coopération permettant d'assurer la complémentarité en matière d'exploitation, d'entretien, de formation ainsi qu'en termes de partenariat commercial ». Outre l'aérien, les cinq ministres des Transports des pays de l'UMA se sont penchés sur les modalités d'amélioration des modes de communication par les voies maritime et terrestre. Dans le domaine des transports ferroviaires, la commission technique ferroviaire maghrébine (CTFM) doit ainsi accomplir une étude de faisabilité d'un train maghrébin à grande vitesse (TGV-M). Avec le transmaghrébin, le TGV-M permettrait une interopérabilité entre les pays maghrébins, soutient Tarek Merad, expert auprès du secrétariat général de l'UMA, cité par la même source.