Pratiquement depuis longtemps, les populations croissent d'une façon irréversible et plus vite que les ressources hors hydrocarbures ; même ces dernières marquent des pauses et de la régression durable. Sur quoi se basait le pouvoir de la décennie 80 pour expliquer que même s'il se produisait une crise économique dans le monde, notre pays en serait épargné ? Il s'en est trouvé même au lendemain de l'actuelle crise financière internationale pour dire précipitamment que notre pays en sera épargné, preuve étant que les attitudes nationales à l'égard de la crise mondiale n'ont pas changé, alors que c'est d'un changement de mentalités par rapport au monde dont le pays a besoin. Quelles limites seraient atteintes au regard qu'en permanence c'est pratiquement le même constat qui revient constamment à l'ordre du jour, depuis des décennies, invariablement, qui trouble les consciences, qui perturbe la cohésion sociale, qui inspire les économistes et met dans la gêne les pouvoirs publics ?. Que de fois les opérateurs économiques et les pouvoirs publics n'ont-ils pas " condamné " l'économie informelle maintes fois dénoncée même par les commerçants installés et qui est parfois accusée de tous les maux, à savoir pas d'emplois, trop d'importations, des investissements qui ne participent pas au développement, un nord du pays étouffé par rapport au sud désertifié en plus par les populations, le désert qui gagne sur le nord. Voilà autant de remarques qui constituent également les axes de travail les plus importants du plan d'action. Y réussira-t-il ce plan d'action ? Le pouvoir d'achat n'en est pas des moins importants. Des points noirs de la conjoncture algérienne ? Certainement pas d'une conjoncture, mais d'une tradition depuis la crise financière de 1986 entrée en conjonction avec une baisse drastique des cours du baril de pétrole dans le contexte très durable où le fonctionnement de l'économie reposait, et continue d'ailleurs de reposer vingt-trois années plus tard, sur les dépenses publiques, et donc les ressources en provenance de la vente des hydrocarbures. A des divergences trop marquées allant du refus de s'accorder du recul pour ne pas induire les autorités en erreur et donc pour que ne soient pas prises des décisions erronées, au constat radical de l'opposition qui joue son rôle en tentant de décrédibiliser le pouvoir en passant par ceux parmi ceux qui soutiennent celui-ci, qui croient de leur devoir et de leur intérêt de toujours nier les implications de la crise sur l'Algérie . Le consensus sur des insuffisances ne s'installe que quand c'est le Président lui-même qui dénonce celles-ci et reconnaît qu'aucun pays n'est l'abri des crises. Dès lors que le président a fait son devoir d'avertir qu'il y a le risque de reconnaître le temps des " vaches maigres ", enfin s'installe le consensus et donc l'intérêt de se mobiliser pour en sortir, ou du moins pour en diminuer les effets, encore faudrait-il que des ambitions personnelles ou partisanes adhèrent à ce consensus.