Pas assez d'emplois, trop d'importations, des investissements qui ne participent pas au développement, un nord du pays étouffé par rapport au sud déserté en plus par les populations, et pas seulement par les investissements, le désert qui gagne sur le Nord, voilà autant de remarques du président qui constituent également les axes de travail les plus importants du programme du futur quinquennal. Le pouvoir d'achat n'en est pas des moins importants. Des points noirs de la conjoncture algérienne ? Certainement pas d'une conjoncture, mais d'une tradition depuis la crise financière de 1986 entrée en conjonction avec une baisse drastique des cours du baril de pétrole dans le contexte très durable où le fonctionnement de l'économie reposait et continue d'ailleurs à reposer, vingt deux années plus tard, absolument sur les dépenses publiques, et donc des ressources en provenance de la vente des hydrocarbures. C'est de toute façon le constat qui revient constamment sur la table. Pratiquement depuis longtemps, les populations croissent d'une façon irréversible et plus vite que les ressources lesquelles marquent des pauses et de la régression durable. A des divergences trop marquées, allant du refus de s'accorder du recul pour ne pas induire les autorités en erreur et donc pour que ne soient pas prises des décisions erronées, au constat radical de l'opposition qui joue son rôle en tentant de décrédibiliser le pouvoir en passant par ceux, parmi ceux qui soutiennent celui-ci, qui croient de leur devoir et de leur intérêt de toujours nier les implications de la crise sur l'Algérie, le consensus finit par s'installer quand c'est le Président lui-même qui reconnaît qu'aucun pays n'en est à l'abri. Dès lors que le Président a fait son devoir d'avertir qu'il y a le risque de reconnaître le temps des «vaches maigres», s'installe enfin le consensus, et donc l'intérêt de se mobiliser pour en sortir ou du moins pour en diminuer les effets. N.B