Un attentat à la grenade contre un commissariat a provoqué la mort d'un policier et fait 43 blessés dans le sud de la Thaïlande, foyer d'une insurrection séparatiste musulmane, rapporte la police. Deux assaillants circulant à moto ont lancé une grenade en direction d'un groupe de dizaines de policiers rassemblés pour écouter l'hymne national dans la province de Pattani. Quelques minutes plus tard, une bombe dissimulée dans une voiture a explosé à environ 50 mètres du commissariat, blessant 17 autres personnes et endommageant une dizaine de véhicules. Près de 4 000 personnes sont mortes en six ans de violences dans les provinces de Pattani, Yala et Narathiwat proches de la frontière avec la Malaisie. Les trois provinces faisaient partie d'un sultanat indépendant jusqu'à son annexion par la Thaïlande majoritairement bouddhiste en 1909. Notons par ailleurs que les manifestants thaïlandais opposés au gouvernement et occupant le quartier commerçant de Rachaprasong, à Bangkok, se sont dit prêts à des pourparlers indirects pour éviter un bain de sang. Deux dirigeants du mouvement ont assuré à Reuters qu'une opération militaire visant à reprendre le quartier était imminente, et qu'ils étaient prêt à négocier, mais pas de façon directe. "Nous sommes prêts à dialoguer pour mettre fin à la crise, mais pas avec le gouvernement", a déclaré Jaran Jaran Ditthapicha, l'un des leaders des chemises rouges, lors d'une interview à Reuters. Le Premier ministre Abhisit Vejjajiva s'est dit prêt au dialogue, à la condition que les manifestants n'accroissent pas les tensions, a indiqué peu après un porte-parole du gouvernement. "Le Premier ministre est disposé à s'asseoir à la table des négociations pour parler des conditions à la tenue d'élections législatives et à des amendements à la Constitution", a déclaré le porte-parole. "Notre position est inchangée. Nous sommes ouverts à la négociation et au dialogue du moment qu'ils ne font rien pour créer des tensions", a-t-il ajouté. Le gouvernement n'a toutefois fait aucune mention d'un éventuel intermédiaire dans les négociations.