Le Tchad accueillera le 25 mars un sommet du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (Cilss, 9 pays) consacré à la maîtrise de l'eau dans le cadre de la lutte contre la faim, a-t-on appris hier de source officielle tchadienne. Le sommet sera marqué notamment par la signature d'un accord «partenarial d'adhésion» de bailleurs et l'installation d'une coalition mondiale «Maîtriser l'eau pour faire reculer la faim au Sahel», a-t-elle indiqué anonymement. L'idée de cette coalition a été adoptée en 2004 à Nouakchott. L'objectif est de mobiliser «les compétences (...) et les ressources financières pour faire de la maîtrise de l'eau une priorité stratégique de première importance afin de réduire la vulnérabilité structurelle» dans la région, selon des documents du comité obtenus. «La maîtrise de l'eau est la clé du problème sahélien, parce que cette région souffre moins d'un manque de disponibilité absolue de la ressource en eau que de sa mauvaise distribution dans le temps et dans l'espace, et de la grande imprévisibilité dans cette distribution», constatait le Cilss dans un rapport technique en 2006. Depuis sa création en 1973, «des efforts ont été déployés» par plusieurs acteurs, mais «les niveaux d'investissement dans le domaine de l'eau (maîtrise et gestion) demeurent en deçà des résultats escomptés», estimait-il. Le Cilss regroupe la Gambie, la Guinée-Bissau, la Mauritanie, le Sénégal, le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Tchad et le Cap-Vert, avec pour objectif, la sécurité alimentaire et la lutte contre les effets de la sécheresse. En raison de «déficits de production prononcés, la situation alimentaire s'annonce très critique dans la bande sahélienne du Niger et de l'ouest du Tchad», relève la dernière note d'information sur la sécurité alimentaire (Nisa) du Cilss publiée courant mars. Selon elle, environ 2,7 millions de personnes «sont dans une situation de vulnérabilité» et environ 5,1 millions «en état de vulnérabilité modérée» au Niger. Au Tchad, «près de deux millions de personnes affectées auraient besoin d'une assistance alimentaire ou non alimentaire au cours de l'année 2010».