La crise financière est loin d'être finie. Le secteur bancaire dans de nombreux pays européens doit encore en découdre avec les actifs toxiques. Dans ce sens, et dans le cadre de ses consultations avec les responsables de la zone euro, le Fonds monétaire international a invité les pays européens à redoubler d'efforts pour assainir son secteur bancaire." S'agissant du déclin de l'activité, le pire est sans doute passé, mais la période et la forme de la reprise restent éminemment incertaines ", a déclaré Marek Belka, Directeur du département Europe du FMI, à une réunion de l'Eurogroupe (qui comprend les 16 ministres des finances des pays de la zone et le président de la Banque centrale européenne), le 8 juin. Les plus récentes prévisions du FMI pour 2009 font état d'une baisse de 4,2 % de la production économique de la zone euro et d'une reprise en 2010. " Quand la reprise surviendra en définitive, elle sera probablement faible ", a ajouté M. Belka. Et d'ajouter que "le secteur bancaire est essentiel à une reprise durable ". " Laissées à elles-mêmes, les banques seraient trop tentées de simplement se tirer d'affaire d'une manière ou d'une autre ", a poursuivi M. Belka. Pour assurer la résolution des problèmes résiduels du système bancaire, le FMI est en train d'appuyer un examen coordonné et proactif de la position financière et de la viabilité des banques. S'il incombe aux autorités de tutelle nationales de piloter l'initiative, les institutions de l'Union européenne doivent fixer des directives pour éviter les distorsions internationales, s'assurer que les examens nationaux se terminent à temps et en coordination avec d'autres pays, et éviter que l'Etat ne mette fin à son intervention dans le système bancaire de manière inefficace et désordonnée. Par ailleurs, le FMI appuie sans réserve le renforcement proposé du cadre de stabilité financière de l'UE sur la base d'un récent rapport de Jacques de Larosière, ancien directeur général du FMI. Selon M. Belka, " la crise a assurément mis en évidence la nécessité de nouveaux dispositifs de stabilité financière en Europe. Il faudrait tirer pleinement parti de la dynamique considérable qui s'est développée ces dernières semaines en vue d'apporter des modifications historiques à ces dispositifs. Dans ce contexte, nous approuvons fortement la proposition de la Commission concernant la mise en place d'un nouveau cadre de supervision pour l'UE et nous espérons qu'il peut être adopté sur un calendrier ambitieux. " En matière de politique budgétaire, les autorités font face à un dilemme : allouer des ressources publiques considérables pour renforcer le secteur financier et atténuer la récession, " Face à une reprise lente et incertaine, il faudrait éviter de mettre fin prématurément à la relance budgétaire ", a poursuivi M. Belka. En même temps, des mesures énergiques axées sur la pérennité sont nécessaires, en mettant un accent particulier sur le niveau d'endettement global et sur les coûts du vieillissement. " Par conséquent, nous exhortons les autorités nationales à amorcer la mise en place de plans de consolidation supplémentaire qui seront appliqués dès la reprise et à garantir leur synchronisation entre les pays de l'union ". S'agissant de la politique monétaire, la BCE devrait conserver ses politiques actuelles de soutien. " Nous apprécions énormément la perspective à moyen terme adoptée clairement par la BCE, qui entoure toutes ses actions de sauvegardes appropriées et qui ne laisse guère de doute quant à sa capacité de préserver la stabilité des prix à long terme ", a déclaré M. Belka. Enfin, les progrès en matière de réformes structurelles revêtent plus d'importance que jamais afin de garantir que la reprise repose sur des fondements solides. Synthèse Isma B.