La corruption avait toujours existé et continuera à l'être. Les lois pour la réprimer ont également toujours existé et continuent à l'être, sauf que parfois des réformes sont nécessaires pour en saisir la complexité. La corruption prospère quand domine le sentiment d'impunité. Une justice dissuasive ? La peine capitale sanctionnant les crimes existe toujours mais ne dissuade pas les criminels de continuer à commettre des crimes. La corruption existe, la sanction doit être infligée. Il en est autant de la corruption que de la pression exercée sur un responsable pour accéder à un service ou à un bien, en dehors de la légalité des procédures. Pour en revenir à la corruption, celle-ci est moindre dans une démocratie où existent des contre-pouvoirs et où la justice est relativement indépendante. Dans une démocratie, la fonction ne permet pas de se soustraire à la justice. Cependant, dans de tels pays, corrompre des étrangers pour accéder à des marchés extérieurs était une pratique institutionnelle. Le montant de la corruption était même considéré comme une charge et donc déduit des impôts. Par contre, l'arroseur est parfois arrosé quand il accepte des retours de commissions. Légaliser les commissions ? La corruption est un phénomène si durable, qu'elle va peut-être s'inscrire dans la tradition. Tous les gouvernements successifs s'étaient fermement engagés à lutter contre la corruption, et pourtant, celle-ci s'aggrave encore davantage, posant ainsi la question de savoir où exactement se situe la faille de l'inefficacité de la lutte contre la corruption. On dit et on rappelle souvent que la corruption est un fléau plus que social et qu'il touche tous les niveaux dans la hiérarchie sociale et tous les domaines également. Il n'y a pas longtemps de cela, Belkhadem avait parlé de la corruption politique, de ceux qui achètent des voix mais sans aller plus loin dans la dénonciation. C'est dit et c'est terminé. Quand on parle d'un tel thème, cela signifie qu'il existe dans la réalité. Cela signifie que cela a été porté à la connaissance de celui qui en parle. N'y a-t-il pas là matière à mettre en mouvement la justice ? Louisa Hanoun également en avait parlé. Bien des personnalités en avaient parlé. Tout ce beau monde en avait parlé pour rien, juste pour plaire car on sait que la justice ne va pas s'autosaisir, ni se faire saisir. Celle-ci ne s'était pas d'ailleurs autosaisie, ni n'a été saisie. Lorsque des magistrats se sont faits poursuivre en justice pour corruption, devrait-on réexaminer toutes les décisions de justice rendues par eux car soupçonnées d'être entachées d'irrégularité ? Lorsque des policiers plus particulièrement s'occupant des enquêtes judiciaires sont poursuivis pour corruption, faudrait-il réexaminer les cas qu'ils avaient traités pour ne pas laisser croupir en prison un innocent condamné sur la base d'une enquête orientée ?