La Chine est devenu, l'an dernier, le premier marché au monde. Ce qui ne manque pas d'attiser les appétits des constructeurs. Aussi, le salon de l'auto de Pékin est devenu le salon incontournable. Un millier de voitures y sont exposées. 200 000 m⊃2;, 990 modèles présentés dont 89 nouveautés, 700 000 visiteurs, 10 000 journalistes… La démesure de la 13ème édition du Salon automobile de Pékin, qui fermera ses portes demain soir, reflète l'appétit grandissant des Chinois pour l'automobile. Une frénésie dont veulent profiter les constructeurs occidentaux. Preuve de cette passion chinoise pour l'automobile : les immatriculations de véhicules neufs ont bondi de 72 % au premier trimestre 2010, ce qui correspond à une augmentation du parc de… 3,5 millions de véhicules ! Des statistiques spectaculaires qui viennent s'ajouter à celles, non moins spectaculaires, de 2009. En effet, la Chine est devenue en janvier 2009, le premier marché automobile mondial devant les Etats-Unis. L'an passé, 13,6 millions de véhicules ont été commandés et les ventes de voitures particulières ont augmenté de 54 %. Et cette frénésie devrait perdurer. Selon les analystes de Nomura Holdings, le marché devrait croître de 10 % par an dans les années à venir. De quoi aiguiser l'appétit des constructeurs américains, japonais et européens. Pour l'heure, les marques étrangères - associées à des constructeurs locaux - contrôlent le marché des voitures particulières. Volkswagen en tête (17,3 % de parts de marché) devant General Motors et Toyota. De son côté, Peugeot, en coopération avec Dongfeng motors, vient de lancer la 408, spécialement conçue pour la Chine. L'américain General Motors compte vendre dans l'Empire du Milieu deux millions de véhicules cette année et atteindre un rythme de croisière de trois millions de ventes annuelles en 2015. Nissan veut faire passer sa part de marché de 6,7 % à 10 % en 2010. L'allemand Volkswagen va investir en Chine 4,4 milliards d'euros d'ici 2012. De son côté. Peugeot table sur 60 000 ventes de sa 408 en 2010 et lancera en 2011 la "5 by Peugeot", la future 508. La marque au lion fait d'ailleurs l'objet d'une des rumeurs les plus persistantes du salon. Après la création d'une première coentreprise il y a dix ans avec Dongfeng, le constructeur français chercherait à créer une nouvelle coentreprise avec Changan Automobile, qui a confirmé, le 23 avril que les deux groupes menaient bien des discussions en ce sens. Les ventes de véhicules neufs ont été dopées par des mesures gouvernementales volontaristes dont l'abaissement de 10 % à 5 % de la taxe sur les véhicules de moins d'1,6 litre. Cette taxe a été récemment revue à la hausse et atteint désormais 7,5 %. Les autorités chinoises tablent sur une augmentation des ventes de 9 % par an d'ici 2020. A cette date, le parc automobile chinois (30 millions d'unités actuellement) atteindrait donc entre 135 et 145 millions de véhicules. Les routes chinoises sont loin d'être prêtes à recevoir un tel flot de voitures et les embouteillages pékinois n'ont déjà rien à envier à ceux de Londres ou Moscou.. Si frénésie automobile il y a, elle pourrait bien d'abord profiter aux constructeurs locaux. Le Cabinet Alix Partners estime en effet que leur part de marché, qui était de 27 % en 2006, est passée à 32 % en 2009 et pourrait atteindre 37 % en 2015.