Les ministres de l'Environnement des 5+5, réunis au début de la semaine à Oran, ont mesuré l'ampleur des dégâts que subit la Méditerranée. D'où cette décision jugée "importante de créer un observatoire de la Méditerranée". Le ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du territoire et du Tourisme, Chérif Rahmani, a souligné que les ministres des 5+5 ont convenu d'intensifier le "contrôle et l'évaluation en vue de tracer des programmes et des actions pour protéger la Méditerranée". Des consultations informelles qui "nécessitent l'association de plusieurs département ministériels", a déclaré Chérif Rahmani sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. La protection de la Méditerranée ne pourrait se faire sans les moyens financiers qui sont disponibles grâce aux taxes instaurées par les Etats, comme la fiscalité écologique en Algérie qui impose une taxe aux pollueurs. Le ministre de l'Environnement a affirmé également, que la dépollution de la Méditerranée bénéficie de financements internationaux comme les fonds des Nations unies et de l'Union européenne. Le tout est d'arriver à créer une solidarité entre les pays frontaliers et travailler pour la mobilisation des fonds nécessaires. Au plan national, Chérif Rahmani n'a pas manqué de souligner que la côte algérienne a subi des désagréments dus à "l'industrialisation, l'urbanisation et le transport des hydrocarbures avec 350 000 tonnes qui traversent quotidiennement la côte algérienne, alors il est impératif de maîtriser cette situation". Pour ce faire, il a rappelé la promulgation de la "loi sur le littoral qui a réussi à mettre un frein à ces phénomènes". Mais, pour Chérif Rahmani, le plus urgent est de réduire l'utilisation des énergies fossiles et promouvoir les énergies renouvelables à travers la loi élaborée à cet effet en collaboration avec le ministère de l'énergie. Le ministre considère que l'Algérie dispose de potentialités dans le domaine du solaire, de l'éolien qui sont "sous exploitées". La coopération dans ce domaine avec les pays développés comme les Allemands est recommandée. Mais au préalable, poursuit le ministre, "nous devons montrer notre disponibilité à aller vers ce choix et mettre en place des pactes technologiques". Chérif Rahmani salue au passage les progrès enregistrés en Algérie, comme la réalisation de "villes dédiées aux énergies renouvelables". Néanmoins, le ministre ne se fait pas d'illusion et se montre très pragmatique sur la question du transfert de technologie que tout le monde souhaite. "Nous devons compter sur nous-mêmes et sur notre ressources humaine pour le développement des énergies renouvelables", a-t-il précisé.