La déclaration d'Oran encourage l'optimisation de l'utilisation des ressources en eau. «On ne peut pas changer l'avenir de la Méditerranée du jour au lendemain.» C'est ce qu'a indiqué hier à Oran Chérif Rahmani, le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme. Il ajoute que «le plus pressant pour l'heure est de soumettre la question aux débats et de mettre en place les mécanismes permettant la prise en charge des problèmes posés en Méditerranée». En effet, les spécialistes de l'environnement des pays des deux rives de la Méditerranée, réunis à Oran, ont réussi leur challenge en créant un Observatoire méditerranéen et en mettant en place un Plan climat méditerranéen et l'Agence méditerranéenne de la ville durable. L'Observatoire méditerranéen est une institution qui s'étend sur une surface de 40 hectares et sera domicilié dans l'ex-enceinte de l'hôpital Boudens à Oran. Comme il a été décidé de la mise en place d'un groupe de travail permanent, composé d'experts environnementaux. Ces derniers assumeront la tâche de l'évaluation de tout développement et les préparatifs des prochains rendez-vous. Les réunions des ministres de l'environnement seront périodiques. Ils se rencontreront chaque année. Le Portugal s'est proposé de domicilier la prochaine rencontre dont la présidence est actuellement, algéro-espagnole. Les ministres de l'Environnement des pays du dialogue «5+5» se préparent à jouer un rôle actif en se plaçant en tant qu'avant-gardistes dans les travaux du prochain sommet sur le réchauffement climatique, au Mexique, prévu du 29 novembre au 10 décembre de l'année en cours. Par ailleurs, la rencontre d'Oran est intervenue quelques jours après l'échec des deux dernières réunions tenues à Barcelone et Tunis. La réunion d'Oran a été sanctionnée par une déclaration commune à travers laquelle les ministres des pays du dialogue «5+5» ont considéré que la prise en charge des problèmes de la Méditerranée doit primer. Autant de décisions ont été prises jalonnant le chemin vers le travail en étroite collaboration dans le domaine de la recherche des moyens permettant la préservation du Bassin méditerranéen en tant qu'héritage naturel, historique et culturel. Au total, ce sont 47 points, répartis sur 11 chapitres, qui ont été débattus et entérinés. La protection du milieu marin et la lutte contre la pollution marine, la gestion des zones côtières, les ressources en eau, la gestion des déchets, la lutte contre la désertification, le changement climatique, la diversité biologique, les catastrophes naturelles, les énergies renouvelables, le développement urbain durable et enfin le suivi de la conférence ont été les sujets dominants qui ont ponctué les négociations des ministres de l'Environ-nement des pays des deux rives de la Méditerranée. «Le ton était à la franchise, c'est pourquoi nous sommes allés droit au but en discutant directement des sujets concernant l'avenir de la Méditerranée», a affirmé Chérif Rahmani à l'issue de la réunion. Pour sa part, Elena Espinosa Manganaa, la ministre espagnole de l'Environnement, semble plus que convaincue d'entamer en urgence les actions visant la préservation du cadre environnemental méditerranéen. Celle-ci a, dans sa conférence de presse, accepté de répondre positivement aux demandes citoyennes. «Nous sommes dans l'obligation d'aller vers le social», a-t-elle affirmé expliquant que «les citoyens nous rappellent notre responsabilité». La protection du milieu marin et la lutte contre la pollution marine ont été posées avec acuité tandis que le consensus a été commun en ce qui concerne le rappel de la nécessite de ratifier la Convention de Barcelone et la mise en application des dispositions de l'Organisation maritime internationale relatives à la protection du milieu marin et ce, tout en encourageant la promotion d'un partenariat efficace entre les opérateurs habilités du secteur de l'énergie pour la création d'un système d'alerte précoce à la pollution. Les ministres de l'Environnement des 10 pays des deux rives de la Méditerranée ont adopté le principe d'associer les organisations non gouvernementales spécialisées et le renforcement des législations locales dans le domaine de la pollution marine. La déclaration d'Oran encourage l'accès des populations à l'eau potable, le développement des ressources en eau, l'optimisation de leur utilisation, les mesures visant à assurer la sécurité contre les inondations, les sécheresses et pollution par le biais de la coopération technique entre les pays des deux rives de la Méditerranée.