Le secteur de la plasturgie présente des perspectives prometteuses en Algérie car les matières premières et le savoir-faire algérien dans la transformation du plastique existent. Dans ce sens, un atelier sur l'intelligence économique et la veille stratégique dans l'industrie du plastique se tiendra le 19 mai à Sétif à l'initiative du ministère de l'Industrie et de la promotion de l'investissement (MIPI), a indiqué, mardi à Alger, un responsable du MIPI. L'objectif de cet atelier "est de créer des liens de coopération entre les opérateurs de ce secteur, leur permettre de répondre ensemble à des appels d'offres, échanger des informations et se soutenir mutuellement notamment dans le domaine technique", a expliqué à l'APS Djamel Eddine Labed, directeur d'études au MIPI, en marge d'un séminaire international sur l'industrie du plastique. Cette rencontre "va permettre également aux opérateurs de faire le constat de leur situation par rapport à leurs parts de marché et leurs chiffres d'affaires afin de décliner les dysfonctionnements et la concurrence déloyale dans ce secteur", a précisé le même responsable. Lors de ce séminaire, co-organisé par le cabinet d'expertise industrielle Halfaoui, la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI), le Réseau des entreprises maghrébines pour l'environnement (REME) et la coopération technique allemande (GTZ), les experts maghrébins et européens ont préconisé la mise en place d'une stratégie nationale de la plasturgie, susceptible de développer la filière avec des aspects techniques et scientifiques basés sur "l'éco-innovation", afin de promouvoir les exportations hors hydrocarbures. A cet effet, M. Halfaoui, expert dans le domaine, a appelé les opérateurs nationaux à se structurer en associations afin de redynamiser ce secteur. Pour sa part, l'expert Laghnimi Touirssa, a insisté sur la nécessité de créer des centres techniques de la plasturgie et du caoutchouc afin d'assurer le contrôle du produit, et veiller sur la protection de la santé et la sécurité du consommateur. Sandra Fort, experte en éco-toxicologie, a de son côté, mis en garde contre certains composants de produits plastiques qui entraînent des effets néfastes pour l'homme et l'environnement. Pour y faire face, elle a recommandé l'utilisation de produits moins nocifs pour l'homme et l'environnement. un un million de tonnes de plastiques utilisé par an, seule la moitié est transformée localement, alors que le reste est importé notamment d'Asie et d'Europe. Le développement de ce secteur est tiré, pour une bonne partie, par la commande publique dans les secteurs de l'eau, de l'agriculture, du BTP et de l'énergie. Regroupant près de 600 entreprises et employant plus de 10 000 personnes en Algérie, la filière plasturgie est dominée par deux opérateurs privés, en l'occurrence K-Plast et STPM Chiali, et une entreprise publique, l'ENPC. La capacité de production de cette matière première est de l'ordre de 275 000 tonnes par an dont 201 270 tonnes pour le secteur privé et 73 730 pour le secteur public. La filière devrait bénéficier des retombées du nouveau programme d'investissements publics, lancé par les autorités algériennes pour la période 2009-2014. En Algérie, il est estimé que la capacité de transformation installée de l'industrie plastique se situe à 275 000 tonnes par an. Cependant, elle n'est utilisée qu'à hauteur de 30%, compte tenu des besoins de modernisation et de renouvellement des équipements disponibles.