Le secteur de la plasturgie présente des perspectives prometteuses en Algérie car les matières premières et le savoir-faire algérien dans la transformation du plastique existent. Mais l'Algérie reste largement dépendante des importations, c'est du moins ce que relève un rapport élaboré par la mission économique Ubifrance. Sur un million de tonnes de plastiques utilisé par an, seule la moitié est transformée localement, alors que le reste est importé notamment d'Asie et d'Europe. Le développement de ce secteur est tiré, pour une bonne partie, par la commande publique dans les secteurs de l'eau, de l'agriculture, du BTP et de l'énergie. Regroupant près de 600 entreprises et employant plus de 10 000 personnes en Algérie, la filière plasturgie est dominée par deux opérateurs privés, en l'occurrence K-Plast et STPM Chiali, et une entreprise publique, l'ENPC. La capacité de production de cette matière première est de l'ordre de 275 000 tonnes par an dont 201 270 tonnes pour le secteur privé et 73 730 pour le secteur public. La filière devrait bénéficier des retombées du nouveau programme d'investissements publics, lancé par les autorités algériennes pour la période 2009-2014. En Algérie, il est estimé que la capacité de transformation installée de l'industrie plastique se situe à 275 000 tonnes par an. Cependant, elle n'est utilisée qu'à hauteur de 30%, compte tenu des besoins de modernisation et de renouvellement des équipements disponibles. Le secteur privé dispose de capacités de production largement supérieures à celles du public. La demande algérienne émane de plusieurs secteurs d'activité et porte sur une grande variété de produits. Les principaux secteurs porteurs sont l'agriculture, l'industrie agroalimentaire, l'hydraulique, l'éducation,l'industrie automobile, etc. alors que les principaux produits porteurs sont l'emballage, les tubes, les articles scolaires, les films scolaires, les produits agricoles, etc. Le niveau de l'offre sur le marché algérien est variable selon le produit et le secteur visés. Dans la majorité des cas, on constate la présence d'une offre locale, ainsi que de produits importés. La prégnance des produits contrefaits, vendus à bas prix, crée une concurrence déloyale, aussi bien pour les entrepreneurs locaux que pour les sociétés étrangères. D'une manière générale, la filière plasturgie demeure encore faiblement développée, notamment dans le créneau de la sous-traitance industrielle. La production nationale d'articles scolaires, d'articles de ménage et de jouets en plastique, connaît des difficultés face à l'offre des produits importés. Les autres produits, comme les tubes ou les films agricoles, connaissent un essor du fait que leur commercialisation relève, pour une bonne part, de marchés publics. La France est le 5ème fournisseur de l'Algérie en matière de machines et appareils pour le travail du caoutchouc et des matières plastiques. Les importations algériennes de matières plastiques ont atteint, en 2008, plus de 600 millions de dollars, enregistrant une hausse de 32,73% par rapport à l'année 2007. La France est le premier fournisseur de l'Algérie, suivie de l'Espagne, l'Allemagne et l'Italie. Les matières premières primaires ont représenté, quant à elles, près de 75 millions de dollars, en hausse de 25% par rapport à 2007.Les importations algériennes de machines et appareils pour le travail du caoutchouc et des matières plastiques ont atteint 74,5 millions de dollars en 2008. La France est le cinquième fournisseur du pays et, bien que ses exportations soient en légère progression, elle voit ses parts de marché s'éroder. L'Hexagone est fortement concurrencé sur ce marché par l'Italie, la Chine, l'Allemagne, et enfin la Corée du Sud. Toutefois, l'essor du secteur de la plasturgie dépendra pour une bonne part de l'évolution de l'industrie pétrochimique, appelée à connaître un développement de plus en plus important.En effet, les objectifs ambitieux affichés par les autorités en matière de développement des activités pétrochimiques offrent des perspectives intéressantes pour le secteur de la plasturgie, et représentent aussi un débouché important pour les fournisseurs locaux ou étrangers de biens d'équipements et de services. Sonatrach, s'est lancée dans le plus important programme pétrochimique de son histoire, avec un projet d'investissement global de l'ordre de 28 milliards de dollars sur la période 2008-2012. Ce vaste chantier de développement de la pétrochimie nationale, qui accuse toutefois un certain retard, est de bon augure pour la filière plasturgie.Le recyclage des déchets plastiques est encore embryonnaire en Algérie. Son développement dépendra pour une bonne part de l'évolution du contexte législatif en la matière, aujourd'hui très peu contraignant. Le développement de ce type d'activités nouvelles suppose aussi la formation et la stabilisation de cadres expérimentés, ainsi que l'évolution des mentalités, car la culture de recyclage fait encore défaut en Algérie. Nassima Bensalem