Le Forum des chefs d'entreprise semble bien décidé à afficher ses positions concernant les dernières mesures règlementaires devant régir le commerce extérieur. Aussi, la rencontre organisée, jeudi, à Alger, par le cabinet Ernst & Young et ayant pour thème le Supply Chain management, a été une occasion pour les représentant du FCE de faire part de leurs craintes. Ainsi, le vice-président du forum, M. Houari Attar, a regretté, à l'ouverture de la rencontre, le fait que la réglementation régissant les activités économiques et commerciales, même si elle sont bien ficelées sur le plan technique, ne prennent pas en compte le facteur des coûts que cela induit pour les entreprises algériennes, d'autant plus que le facteur coût reste déterminant pour ce qui est de la compétitivité de l'entreprise. Il regrettera, également, le fait que la gestion logistique reste trop faible, ce qui handicape grandement l'activité des entreprises que ce soit en amont (approvisionnement) ou en aval (gestion des stocks et distribution). L'on comprend aisément donc que le FCE s'inquiète de l'impact qu'auront les derniers textes règlementaires introduisant le Credoc et le suivi des importations ainsi que de la faiblesse logistique de nos ports. Aussi, M. Attar a tenu à faire savoir que les dernières sorties médiatiques du FCE n'ont pas d'objectif politique, ni de gouvernance. Il indiquera, dans ce contexte, que le Forum est un ensemble d'entreprises qui ont des contraintes et qui essayent de les solutionner. Et d'ajouter que l'objectif du FCE c'est d'être une force de proposition pour faire avancer les choses et améliorer les conditions des entreprises. Sur un autre registre, notons que le directeur exécutif de Ernst and Young, M. Phetsamone Rasphone, a estimé que "la plupart des investisseurs étrangers qui font appel à nos services pour s'implanter en Algérie, particulièrement dans le cadre de partenariats, s'enquièrent systématiquement des capacités des entreprises algériennes dans la maîtrise des opérations d'approvisionnement, production et distribution". Il a affirmé, dans ce contexte, que le concept Supply Chain est aujourd'hui "un facteur clé de performance des entreprises", soulignant que trois enjeux de SC conditionnent la croissance et la performance des entreprises algériennes. Il s'agit, a-t-il précisé, des enjeux d'anticipation (mise en place de schémas directeurs industriels pour piloter l'évolution et l'organisation des capacités de production...), des enjeux d'intégration ayant trait aux finances, marketing et ventes (planification régionale des ventes et allocation des stocks...), et des enjeux d'optimisation (mise en place des processus et d'une organisation visant à réduire les délais de livraison et à optimiser le taux de service clients sans accroître les coûts...). L'approche pour améliorer la compétitivité des entreprises combine "le savoir-faire sur les leviers achats, Supply Chain et opérations, les expertises juridiques, fiscales et douanières, la connaissance et la maîtrise des coûts ainsi que l'alignement des processus et l'organisation", selon un autre expert. Notons, par ailleurs, que M. Attar a indiqué qu'un institut de la logistique sera créé en Algérie avec l'aide de la participation de la mission économique française. Celle-ci a débloqué 50 000 euros pour faire l'étude de faisabilité.