Représentants des conservateurs et des libéraux-démocrates britanniques se rencontreront aujourd'hui à 10h00 GMT pour discuter d'une alliance de gouvernement après les élections législatives qui n'ont pas permis de dégager une majorité claire, une première en Grande-Bretagne depuis 1974. Les dirigeants des deux formations, David Cameron pour les Tories et Nick Clegg pour les LibDem, ne participeront pas à cette réunion, a déclaré samedi un porte-parole du Parti conservateur. Il est cependant peu probable qu'un accord entre les deux partis soit trouvé avant lundi, a-t-il ajouté. Les députés tories au Parlement, qui seront tenus au courant de l'évolution des discussions, ne se réuniront pas avant lundi soir. Nick Clegg, pour sa part, rencontrait samedi les élus et la direction de son parti. Il s'est entretenu vendredi par téléphone avec son homologue conservateur David Cameron, qui espère pouvoir diriger un gouvernement de coalition après que son parti a terminé en tête du scrutin mais sans obtenir la majorité absolue des sièges. Les deux hommes ont "convenu d'explorer plusieurs pistes pour un programme de réformes politiques et économiques", a déclaré vendredi soir un porte-parole de Clegg. Les deux dirigeants ont ensuite passé le relais à leurs adjoints qui doivent poursuivre les négociations. La possibilité d'une alliance entre les deux partis fait d'ores et déjà grincer des dents chez de nombreux militants LibDem, pour la plupart classés plus à gauche que leurs dirigeants. A regarder les résultats définitifs des élections législatives britanniques et les déclarations des uns et des autres qui s'en sont suivies, vendredi 7 mai, David Cameron devrait être, d'ici peu, le prochain premier ministre. Avec 306 élus à Westminster, le parti conservateur est à ce jour le mieux placé pour diriger l'exécutif de Sa Majesté après treize ans dans l'opposition. Mais on ne peut pas exclure une tentative du Labour (258 sièges) de rester au 10, Downing Street au cas où le leader des tories ne parviendrait pas à former un gouvernement de coalition. Les 29,6 millions d'électeurs (65,1 % de taux de participation) qui ont voté jeudi dans les 650 circonscriptions britanniques ont choisi un Parlement sans majorité. Aucun des candidats n'a obtenu les 326 députés qui lui auraient laissé les mains libres pour diriger le pays à sa guise. Dès lors, les libéraux-démocrates conduits par Nick Clegg, malgré un score décevant (57 élus), sont devenus les arbitres du scrutin. La tradition aurait voulu que le premier ministre travailliste sortant - Gordon Brown - tente le premier de nouer une alliance électorale. Et qu'en cas d'échec, son concurrent, M. Cameron, s'y essaie à son tour. Mais le vote des Britanniques a convaincu les uns et les autres d'inverser l'ordre des choses. Puisque M. Cameron est le gagnant des élections, à lui les honneurs. 'Je veux faire une offre large, ouverte et globale aux libéraux-démocrates, a-t-il déclaré. Je veux que nous travaillions ensemble pour nous attaquer aux grands problèmes urgents de notre pays' : la crise économique, la 'société en miettes' et des institutions politiques fragilisées. Le député de Witney (Oxfordshire) a fait savoir que les négociations avec M. Clegg ne porteraient ni sur l'Europe ni sur la défense, deux sujets sur lesquels les visions des deux partis s'opposent.