Le 20e Forum économique mondial sur l'Afrique s'est ouvert mercredi à Dar-es Salam, capitale de la Tanzanie, dont le thème porte sur "Reconsidérer la stratégie de croissance de l'Afrique". Le président de la Tanzanie, Jakaya Mrisho Kikwete, s'exprimant à la plénière d'ouverture du forum, a souligné que l'Afrique dispose de forts potentiels de développement du fait qu'elle est riche en ressources naturelles et abrite une large population qui reste cependant encore pauvre. Il a affirmé que les leaders africains font de leur mieux pour prendre des décisions afin d'exploiter ces potentiels, tout en appelant au partenariat bilatéral et dans le secteur privé en la matière. Pour sa part, le président mozambicain Armando Emilio Guebuza a affirmé jeudi que le continent africain n'a pas besoin de modèle de développement élaboré par d'autres. Lors d'une conférence de presse en marge du 20e Forum économique mondial sur l'Afrique, le président Guebuza a souligné que l'Afrique devrait accorder ses priorités à la lutte contre la pauvreté et à la réalisation du développement. "En ce qui concerne les modèles de développement, pourquoi devrions-nous chercher toujours des modèles?", s'est intérrogé le chef de l'Etat mozambicain. "Les pays africains ont beaucoup appris sur la situation des modèles qui leur ont été présentés", a-t-il noté. "Maintenant, ce que nous sommes en train de faire c'est faire ce que notre peuple veut faire" en vue de "protéger les principaux intérêts de notre peuple", a martelé le président mozambicain. Pour réaliser le développement, les pays africains ont besoin d'investissements massifs dans les infrastructures telles que les routes, les ponts et l'électricité. Sur la question de la corruption, le président Guebuza a affirmé que la corruption n'est pas la maladie en Afrique, en déclarant : "Nous allons continuer à la combattre. Nous sommes en train de le faire maintenant". Le forum doit regrouper plus de 1.000 participants de 85 pays africains, dont le président sud-africain, Jacob Zuma, qui est arrivé mardi à Dar es Salam. Les analystes économiques qui se sont confiés à BuaNews Online (officiel) à la veille de l'ouverture du forum ont déclaré que la rencontre devrait, entre autres, se focaliser sur l'atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) initiés par les Nations Unies. Ils ont également estimé que les pauvres devraient être au centre de ce dialogue. Azar Jammine, un des économistes en chef à Econometrix, a déclaré que le véritable défi auquel les gouvernements africains et leurs économies était d'accélérer la mise en place d'infrastructures pour le développement et l'éducation. "La question fondamentale est que l'Afrique peut saisir l'opportunité de la chute des prix dans le monde pour faire des avancées économiques. Mais pour ce faire, elle se doit de développer ses infrastructures et son capital humain, beaucoup plus rapidement qu'elle ne l'a fait jusqu'à présent", a expliqué M. Jammine.