Les dirigeants de la zone euro ont endossé formellement, vendredi soir, le plan d'aide à la Grèce déclenché dimanche dernier par leurs ministres des Finances, apprend-on auprès de plusieurs sources diplomatiques. Les pays de la zone euro ont mis en place un mécanisme sans précédent d'aide à la Grèce consistant en des prêts bilatéraux pour un montant total de 110 milliards d'euros (80 milliards pour les pays de la zone euro et 30 milliards pour le Fonds monétaire international). La première tranche de ces prêts parviendra à Athènes d'ici le 19 mai, date à laquelle le gouvernement grec devra refinancer 8,5 milliards d'euros de dette. Notons que les principales places boursières internationales ont terminé la semaine sur les genoux, angoissées par la crise financière qui menace l'Union européenne obligée d'aller au charbon pour restaurer l'économie de la Grèce au bord d'une cessation de paiement. Toutes les places boursières ont clôturé sur des baisses inquiétantes: la bourse de Paris plongeait de 4,60%, Francfort, comme Milan, ont perdu des plumes à 3,27%, Londres dévissait de 2,62%, Madrid 3,28%, Moscou plus de 5%, Bruxelles 4,33%, Athènes 2,86% et Lisbonne 2,94%. Mais, la grande panique viendra de New York où l'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones, aura subi une sévère correction, sa plus forte baisse depuis mars 2009, en dégringolant de 5,71%. Selon des courtiers, il s'agit de la neuvième pire semaine de cet indice plus que centenaire. Quant au Nasdaq, l'indice composite des valeurs technologiques, il a chuté de 7,94%, alors que l'indice élargi Standard & Poor's 500 a plongé de 6,39%. Cette hécatombe des places boursières est le résultat direct de la crise financière grecque au chevet de laquelle se sont penchés vendredi jusque tard dans la nuit les principaux pays de l'UE. Dans la douleur certes, mais obligés d'intervenir pour éviter un catastrophique effet ''domino'' sur les économies de la zone Euro, les dirigeants de l'UE ont entériné vendredi soir à Bruxelles le plan d'aide à la Grèce et décidé de renforcer la discipline budgétaire. Dans la foulée d'un plan d'aide financière à la Grèce de 110 milliards d'euros avec le concours du FMI, les dirigeants de l'UE auront surtout, selon des économistes, voulu contenir la tourmente financière qui s'est mondialisée, jusqu'à inquiéter le président américain Barack Obama et le G7. Dans le communiqué qui a sanctionné leur réunion d'urgence, les dirigeants de la zone euro ont indiqué vouloir ''mettre en place un mécanisme de stabilisation'' pour aider leurs pays qui seraient confrontés à des difficultés financières. Ce texte demande à la Commission européenne de proposer ''un mécanisme de stabilisation visant à préserver la stabilité financière de la zone euro", alors que les chefs d'Etat et de gouvernement ont décidé de convoquer une réunion dimanche des ministres des Finances de l'ensemble de l'Union européenne pour finaliser le fonctionnement et le financement de ce dispositif inédit, qui pérenniserait le montage mis au point pour la Grèce. Les dirigeants des 16 pays ont définitivement approuvé vendredi l'activation du paquet de 110 milliards d'euros de prêts à la Grèce sur trois ans, 80 milliards pour l'eurozone et 30 milliards du FMI. Ils se sont également dits disposés sur le principe à "renforcer" leur discipline budgétaire, mais les détails de ce dispositif restaient à régler. Les dirigeants ont discuté également de la mise en place d'un Fonds de soutien face à la crise pour aide les pays menacés, qui pourrait être alimenté par la Commission européenne - à hauteur de 70 milliards d'euros - et la Banque centrale européenne, selon des sources diplomatiques.