L'euro reculait face au dollar hier , les craintes sur la zone euro persistant après la mise en garde de l'agence de notation Moody's qui envisage d'abaisser les notes de la Grèce et du Portugal comme l'a fait Standard and Poor's, malgré le colossal plan annoncé par l'Union européenne. Vers 09H10 GMT (11H10 à Berne), l'euro valait 1,2685 dollar contre 1,2778 dollar lundi soir vers 21H00 GMT. La monnaie unique européenne baissait également face à la devise japonaise à 117,29 yens contre 119,19 yens la veille. Le dollar cédait aussi du terrain face au yen, à 92,46 yens contre 93,25 yens lundi soir. L'euro avait grimpé lundi à près de 1,31 dollar, dopé par le plan de secours historique annoncé par les pays de l'Union Européenne (UE) allant jusqu'à 750 milliards d'euros pour aider les pays de la zone euro, si nécessaire, et endiguer une crise financière qui menace de gagner toute la planète Mais "l'euphorie (...) est passée et l'euro a désormais effacé tous ses gains de la veille face au dollar", commentait Derek Halpenny, analyste de Bank of Tokyo-Mitsubishi. "Il est devenu évident que le plan est fait pour réduire les coûts de financement pour les pays périphériques (de la zone euro, comme l'Espagne, le Portugal et l'Italie, ndlr), mais il est un fardeau pour le taux de change de l'euro", expliquaient les analystes de Commerzbank. En effet, des risques continuent de planer sur la mise en place de ce plan, et sur la capacité de la Grèce, et d'autres pays, l'Espagne et le Portugal en particulier, a appliquer de nouvelles mesures d'austérité, notaient des analystes. De plus, l'extension de ces mesures d'austérité devrait "forcer la Banque centrale européenne (BCE) a maintenir une politique monétaire très accommodante par rapport aux autres principales banques centrales", prévenait M. Halpenny. Sachant que la Réserve fédérale américaine pourrait relever ses taux d'ici quelques mois, avec l'accélération de la reprise américaine, l'écart de rendement entre le dollar et l'euro devrait donc jouer en faveur du dollar. Renforçant les craintes sur la zone euro, l'agence de notation financière Moody's a répété lundi qu'elle allait abaisser la note de la Grèce de manière "très certainement" significative, jugeant "possible", un ajustement en catégorie spéculative. Pour le Portugal, Moody's prévoit aussi un abaissement. Notons que la Bourse de Paris creusait ses pertes hiermatin, en reculant de 2,36 % à 13 heures, tombant ainsi à 3632,53 points. La Bourse de Londres était en baisse, au lendemain d'une séance folle, marquée par une hausse de 5,16 %, et banques et minières étaient victimes de prises de bénéfices après des hausses à deux chiffres la veille. Vers 13 heures (heure française), l'indice Footsie-100 des principales valeurs cédait 1,80 % à 5.290,64 points. L'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib, cédait 1,93 %, vers 13 heures, après son envol record de 11,28 % lundi sous l'effet du plan de secours historique décidé par l'UE pour aider les États les plus fragiles de la zone euro. Les valeurs bancaires, qui ont bondi de façon spectaculaire lundi, cédaient du terrain. La Bourse de Francfort avait, comme les autres Bourses européennes, la gueule de bois, mardi à l'ouverture, après l'euphorie de la veille. L'indice Dax cédait vers 13 heures 1,17 %, repassant sous la barre symbolique des 6.000 points franchie allègrement à la hausse la veille. Lundi, le Dax avait engrangé 5,30 % sur la séance. L'indice Ibex-35 de la Bourse de Madrid perdait, mardi vers 13 heures, 4,72 %, après avoir clôturé lundi sur la plus forte hausse de son histoire (+ 14,43 %). Parmi les valeurs les plus pénalisées à la mi-journée mardi figuraient les deux grandes banques Santander (- 5,11 % à 9,01 euros) et BBVA (- 4,59 % à 9,35 euros). L'Ibex-35 avait terminé, lundi, sur la plus forte hausse à la clôture jamais enregistrée depuis sa création, en 1992. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam perdait, mardi vers 13 heures, 1,63 % à 329,77 points, après avoir clôturé la veille en hausse de 7,33 %. L'indice Athex de la Bourse d'Athènes enregistrait vers 13 heures une baisse de 1,94 % par rapport à la clôture de la veille, dans le sillage des autres places financières. À Tokyo, l'indice Nikkei a terminé la séance de mardi en repli de 1,14 %, après avoir pourtant ouvert en nette hausse, les acteurs du marché à Tokyo restant très prudents du fait de la cherté persistante du yen face à l'euro et au dollar et de craintes rémanentes. La Bourse de Shanghai a clôturé à son plus bas niveau depuis près d'un an, après la publication des chiffres de l'inflation, plus forte que prévu, et des prix de l'immobilier, faisant craindre des mesures prochaines de contrôle monétaire, selon des courtiers. L'indice composite - qui recouvre les actions de types A et B, respectivement libellées en yuans et en dollars - a perdu 1,90 %, soit 51,18 points, à 2.647,57 points, dans un volume d'échanges de 101 milliards de yuans (14,8 milliards de dollars). Il a ainsi atteint son plus bas niveau depuis le 27 mai 2009, lorsqu'il avait terminé à 2.632,93 points. La Bourse de Hongkong n'a pas échappé à la baisse généralisée, perdant 1,37 % mardi, sous le coup d'une retombée de l'euphorie qui s'était manifestée après l'annonce du mégaplan européen pour aider les pays de la zone euro en difficulté et de crainte d'une surchauffe de l'économie chinoise.