L'Opep a maintenu sa prévision de hausse de la demande de brut à 0,9 million de barils par jour(mbj), mardi dans son rapport mensuel, restant sur ses gardes sur l'évolution de la croissance économique mondiale et la consommation de produits pétroliers aux Etats-Unis cet été. "La croissance de la demande de brut devrait être de 0,9 mbj en 2010, comme nous le prévoyions le mois dernier", souligne l'Organisation des pays exportateurs de pétrole basée à Vienne dans son rapport de mai. La consommation de pétrole s'élèvera ainsi en 2010 à 85,38 mbj. "La Chine va continuer à être le principal facteur de croissance de la demande, malgré une récente hausse des prix des carburants de 4,5% à 5%", relève le cartel, qui pompe environ 35% du brut mondial. Mais "si la reprise économique montre des signes d'amélioration, des risques importants demeurent qui pourraient affecter la croissance de la demande", avertit l'organisation. L'Opep estime que la situation aux Etats-Unis sera déterminante pour la planète entière. "Si la demande de pétrole devait être moins importante que prévu pendant le pic de consommation de l'été, alors la demande mondiale sera moindre que ces estimations", préviennent les experts du cartel. L'Opep pourrait convoquer une réunion extraordinaire si le baril retombe à 60 USD, a annoncé l'agence Dow Jones en référence au chef de la Compagnie nationale libyenne de pétrole Shokri Ghanem. "A 60 dollars le baril nous devrons convoquer une réunion extraordinaire et avec un baril à 100 dollars nous prendrons des mesures", a expliqué M.Ghanem. Le prix du panier Opep (Opec Reference Basket of Crudes) a augmenté de 1,67 dollar lundi, à 78,08 dollars selon un communiqué de l'organisation. Le ministre koweïtien du Pétrole, Ahmad al-Abdullah, avait déclaré fin avril que le cartel pourrait augmenter la production si le baril atteignait 100 dollars. Lors de sa 156e session le 17 mars, l'Opep avait laissé inchangés les quotas de production à 24,84 millions de barils par jour. D'ici à 2020, l'Opep prédit une hausse régulière de la demande mondiale d'un million de barils tous les ans. L'Opep, qui produit environ un tiers du brut mondial, regroupe 12 pays - l'Algérie, l'Angola, l'Equateur, l'Iran, l'Irak, le Koweït, la Libye, le Nigéria, le Qatar, l'Arabie saoudite, les Emirat arabes unis et le Venezuela. En mars 2010, le cours moyen du brut Opep s'élevait à 77,21 dollars. Notons que les contrats à terme sur le pétrole fléchissent mardi, poursuivant ainsi la baisse enregistrée en fin de séance lundi, alors que le dollar se renforce dans un contexte de repli sur les valeurs sûres. Les cours pétroliers ont été sous pression pendant une grande partie de la matinée, mais le plus bas niveau intrajournalier atteint par le contrat de juin sur le baril de WTI se situe encore environ 1 dollar au-dessus de son point bas de la semaine dernière. L'euro, qui a rebondi lundi en réaction à l'annonce du plan de sauvetage européen pour enrayer la crise de la dette souveraine, a rapidement abandonné ses gains. "L'euphorie provoquée lundi par le plan de 750 milliards d'euros a été de courte durée, parce que les investisseurs se demandent si la Grèce, le Portugal et l'Espagne parviendront à mettre en oeuvre les mesures d'austérité requises pour activer l'aide", explique James Hughes, analyste de CMC Markets. A 13h21, le contrat sur le Brent pour livraison en juin coté à l'ICE de Londres perdait 1,04 dollar, à 79,08 dollars le baril. Le contrat sur le brut WTI de juin du New York Mercantile Exchange abandonnait 1,31 dollar, à 75,49 dollars le baril.