L'OPEP a maintenu sa prévision de hausse de la demande de brut à 0,9 mbj, dans son rapport mensuel publié hier. L'organisation a pris en considération la tendance de la croissance économique mondiale et la consommation de produits pétroliers aux Etats-Unis durant la prochaine période estivale. La demande mondiale de pétrole s'élèvera, ainsi, à 85,38 millions de barils par jour (mbj) en 2010, selon l'OPEP. «La Chine va continuer à être le principal facteur de croissance de la demande, malgré une récente hausse des prix des carburants de 4,5 à 5%», relève l'organisation pétrolière, qui produit environ 35% du brut mondial. L'OPEP avertit, en outre, de la persistance de «risques importants» pouvant affecter la croissance de la demande. Selon elle, la situation aux Etats-Unis sera déterminante pour la planète entière. «Si la demande de pétrole devait être moins importante que prévu pendant le pic de consommation de l'été, alors la demande mondiale sera moindre que ces estimations», préviennent les experts de l'OPEP. Si la crise grecque a ajouté des inquiétudes sur la reprise en Europe, l'OPEP n'a pas, cependant, modifié profondément son pronostic. Selon ses prévisions, la demande de pétrole va baisser de 9% dans les quatre économies principales du continent (Allemagne, Grande-Bretagne, France, Italie). Elle a également constaté un nouveau relèvement des stocks américains en avril. Ils se situent désormais à 90 millions de barils au-dessus de la moyenne des cinq dernières années. Par ailleurs, les prix du pétrole s'inscrivaient en léger recul hier à l'ouverture des échanges à New York, en raison d'un regain d'inquiétude sur les marchés provoquée par les difficultés budgétaires de la zone euro. Le baril de «light sweet crude» pour livraison en juin coûtait 76,48 dollars, en baisse de 32 cents par rapport à la veille. «Malgré l'accord dans l'Union européenne pour soutenir les pays européens à faire face à leurs dettes, les craintes demeurent, et le marché reste prudent», relèvent les analystes, lesquels ajoutent que ce plan «démontre la détermination des pays de l'UE et de la Banque centrale européenne […] Cela dit, l'incertitude persiste sur son efficacité et quant à savoir si les prêts devront être approuvés par les parlements nationaux, et donc s'ils seront disponibles immédiatement». R. E.