L'Agence internationale de l'énergie (AIE) rectifie la trajectoire de la consommation de pétrole à l'échelle mondiale. Elle l'a revue à la baisse, pour 2009 et 2010, selon son rapport mensuel publié hier. Ces nouvelles prévisions interviennent après trois révisions consécutives à la hausse. L'agence estime que le monde devrait consommer cette année 86,4 millions de barils par jour (mbj), soit 1,9% de plus que l'année dernière (84,8 mbj). En 2009, la demande mondiale avait enregistré une baisse de 1,4% par rapport à 2008. La croissance mondiale meilleure que prévu, selon les derniers chiffres du Fonds monétaire international (FMI), est compensée par un prix du baril attendu autour de 76,5 dollars en 2010, soit 1,20 dollar de plus qu'auparavant. Mais, l'AIE explique aussi ses révisions par une correction des chiffres des années précédentes, notamment dans les pays non membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Le document en question souligne que la demande de pétrole a été plus forte que prévu dans certaines zones de l'OCDE (Amérique du Nord et Pacifique), mais un peu plus faible dans deux régions hors OCDE (Asie et Moyen-Orient). Ces derniers mois, la demande de l'Asie, et notamment de la Chine, avaient amené l'agence à revoir ses prévisions de consommation mondiale à la hausse. La consommation asiatique reste néanmoins la principale composante de la hausse de la demande en 2010 par rapport à 2009. Les données fournies par l'AIE sont différentes de celles de l'OPEP. Cette dernière a maintenu sa prévision de hausse de la demande de brut à 0,9 mbj, dans son rapport mensuel publié le mardi 11 mai, en prenant en considération la tendance de la croissance économique mondiale et la consommation de produits pétroliers aux Etats-Unis durant la prochaine période estivale. La demande mondiale de pétrole s'élèvera à 85,38 millions de barils par jour (mbj) en 2010, selon l'OPEP. La Chine va continuer à être le principal facteur de croissance de la demande, malgré une récente hausse des prix des carburants de 4,5 à 5%, relève l'organisation pétrolière, qui produit environ 35% du brut mondial. Les cours du pétrole se sont redressés légèrement mardi dernier sur fond d'inquiétudes sur les marchés dans la zone euro et dans l'attente de la publication des réserves américaines de pétrole. Le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en juin gagnait 40 cents à 80,52 dollars par rapport à la clôture de la veille, alors que le «brut léger texan» (WTI), pour livraison à même échéance, prenait 32 cents à 77,12 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Y. S.