Le gouvernement du Venezuela maintient ses objectifs de production de gaz en mer, malgré le naufrage jeudi d'une plateforme au large de ses côtes, a annoncé vendredi la compagnie publique Petroleos de Venezuela (PDVSA). "Nous maintenons que la production de gaz en mer débutera le 25 novembre 2012, comme prévu. Nous allons extraire ce gaz pour alimenter nos logements, les industries, la pétrochimie", a déclaré Eulogio Del Pino, vice-président du département exploration et production de PDVSA. "Les travaux dans la zone continuent. Nous forons avec d'autres équipements. Nous devrions terminer les forages dans environ six mois", a-t-il ajouté sur la chaîne publique VTV. Rappelons dans ce contexte qu'une plateforme gazière en mer a sombré dans la nuit de mercredi à jeudi au large des côtes orientales du Venezuela sans faire de victime parmi ses 95 employés, ont annoncé les autorités, qui écartent tout risque de fuite et de pollution. Alors que la marée noire provoquée par l'explosion de la plateforme du géant britannique BP n'est toujours pas endiguée dans le golfe du Mexique, l'accident survenu jeudi ne présenterait aucun risque pour l'environnement, a assuré le ministre de l'Energie et du Pétrole, Rafael Ramirez. "Le gaz ne peut en aucun cas remonter à la surface. Il n'y a aucune possibilité de fuite d'hydrocarbures", a-t-il affirmé sur la chaîne de télévision publique VTV. Pour faire "contrepoids", les techniciens utilisent en effet un fluide spécial qui exerce une force largement supérieure à celle du gaz et empêche qu'il ne monte, a-t-il précisé. En outre, une valve métallique de sécurité a immédiatement scellé le puits. "En plus, nous ne parlons pas de pétrole, mais de gaz naturel, qui a des caractéristiques distinctes de celle d'un hydrocarbure liquide", a ajouté le ministre. Il a également annoncé l'ouverture d'une enquête pour déterminer "l'origine" de l'accident, qui s'est produit "trop rapidement", car il ne s'est produit que trois heures entre la panne survenue dans le système de lest, entraînant une forte entrée d'eau, et le naufrage de la plateforme. La structure mesurait 72 m sur 72 m et pouvait opérer à plus de 160 m de profondeur. Elle appartenait à "la compagnie indienne Petromarine", et donc les "responsabilités sont partagées", a ajouté M. Ramirez. Selon lui, l'entreprise publique Petroleos de Venezuela (PDVSA) était "responsable du forage du puits" et les propriétaires de la plateforme de "l'intégrité physique" de la structure. Fin 2008, PDVSA avait signé un contrat avec Petromarine Energy Services, filiale de la compagnie indienne Aban OffShore dont le siège se trouve à Singapour, pour la livraison de cette plateforme. Elle avait subi toutes les inspections habituelles avant d'être autorisée à commencer à ses opérations, a ajouté le ministre. Selon lui, une nouvelle plateforme sera en place d'ici deux mois pour ne pas ralentir la croissance du secteur gazier. PDVSA avait commencé à utiliser cette plateforme en 2009 dans le cadre de projets d'exploration et de production de gaz et de pétrole dans une zone près de Trinidad et Tobago, qui renfermerait 416 milliards de mètres cubes de gaz. La semaine dernière, le gouvernement avait célébré la mise en route du nouveau puits Dragon 6, qui devait être foré grâce à la plateforme Aban Pearl. Le Venezuela détient des réserves prouvées de plus de 5.600 milliards de mètres cubes de gaz et il espère les porter à plus de 11.000 milliards de mètres cubes d'ici à la fin 2014, ce qui le situerait au quatrième rang mondial.