Le président du Groupe intergouvernemental de coordination des systèmes d'alerte en Méditerranée et en Atlantique nord, M. François Schindele, a déclaré, en marge du colloque de Bou Ismail, que cinq centres d'alerte aux tsunamis sont en cours d'installation dans la zone méditerranéenne. Il a, par ailleurs, indiqué que ce groupe intergouvernemental, qui a été mis en place en 2005 par l'Unesco, suite au tsunami de Sumatra en Indonésie, a fixé comme échéance la fin de l'année 2012 pour la mise en place de ces cinq centres d'alerte qui seront installés notamment en France, au Portugal, en Italie, en Grèce et en Turquie et probablement plus tard en Tunisie et au Maroc. Sur ce, M. Schindele a tenu à souligner que le fait de créer ces centres d'alerte permettra aux scientifiques et aux chercheurs, à savoir les sismologues et les marégraphes, d'avoir des informations à temps qu'ils pourront échanger entre eux et par la même occasion cela leur permettra de donner des alertes immédiates afin d'évacuer les zones qui présentent un risque d'un éventuel tsunami suite à un séisme. Selon le même responsable, ces centres "seront très utiles, car ils permettent de sauver des vies humaines, et encore, en un laps de temps, à savoir un quart d'heure, tous les pays de la région peuvent être informés et les populations évacuées de la zone dangereuse". En outre, M. Schindele a estimé que les tsunamis, en cas de séisme marin, sont inévitables et ces centres seront très utiles pour alerter les autorités qui peuvent évacuer les populations surtout au niveau des ports et des plages concernés. Outre que l'état des lieux et le bilan des grandes failles et séismes de la région de Bou Ismail, ce colloque, selon le spécialiste, a mis en évidence l'absence de données historiques qui auraient permis à leur tour de faire des modélisations numériques pour faire des scénarios de survenue de tsunami et voir ses conséquences sur les ports et la côte. Abordant dans le même sens, M. Schindele a cité comme exemple le dernier séisme qui s'est produit à Zemmouri le 21 mai 2003, et qui a été suivi, en conséquence, d'un tsunami qui a détruit une centaine de bateaux, notamment à Nice, à Cannes voire même aux Îles Baléares dont la côte a été sérieusement touchée dans sa rive nord avec la destruction de plusieurs restaurants et bâtisses situés le long de la côte. tandis que la ville de Boumerdès a été protégée du tsunami puisque la terre, selon les témoignages des scientifiques, s'est surélevée de deux mètres au moins, tandis que la mer s'est retirée vers l'autre rive de la Méditerranée. De ce fait, le président du groupe a insisté sur le fait que la coopération inter-méditerranéenne soit plus que nécessaire, d'où l'intérêt de cette rencontre de Tipaza. D'autant plus, il a estimé qu'il n'existe pas de frontière pour les séismes et les tsunamis et, par conséquent, les pouvoirs publics devraient intégrer le risque tsunami dans leur plan d'intervention en cas de catastrophe. Cependant, il s'est félicité de la tenue de ce colloque en faisant un bilan en matière de séismes et tsunamis, d'étude des déformations, de la surveillance des failles ainsi que la question des aléas et des risques sismiques en Afrique du Nord et en Méditerranée. Ceci dit, il a tenu à souligner qu'un réseau de recherche spécialisé dans les études sur la région est essentiel.