L'Iran pourrait annuler l'accord négocié avec la Turquie et le Brésil sur le nucléaire si le Conseil de sécurité de l'Onu approuve une nouvelle série de sanctions contre la république islamique, prévient un influent parlementaire. Signé lundi à Téhéran, cet accord porte sur un échange de combustibles nucléaires: Téhéran enverrait 1.200 kg d'uranium faiblement enrichi en Turquie et obtiendrait en échange du combustible nucléaire pour un réacteur de recherche médicale situé dans la capitale. Le calendrier de l'"accord de Téhéran" prévoit un premier transport d'uranium iranien vers la Turquie dans un délai d'un mois. Ce schéma reprend les grandes lignes d'une proposition présentée en octobre dernier par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). L'idée était alors de réduire les stocks iraniens d'uranium faiblement enrichi, et de réduire de ce fait le risque que des scientifiques iraniens ne l'enrichissent à des niveaux supérieurs, de qualité militaire cette fois. Il a été réactivé par la médiation conduite par la Turquie et le Brésil au terme d'intenses discussions ce week-end en Iran qui ont, selon Inacio Lula da Silva, duré 48 heures, dont quatre entre le président brésilien et son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad. Mais dans le même temps, les Etats-Unis ont obtenu l'accord des cinq autres puissances impliquées dans le dossier iranien sur un projet de résolution ouvrant la voie à une quatrième série de sanctions contre l'Iran depuis décembre 2006. Ce texte a été officiellement remis mardi au Conseil de sécurité des Nations unies. "Si l'Occident produit une nouvelle résolution contre l'Iran, nous ne serons plus liés par la déclaration de Téhéran et l'envoi de combustibles hors de l'Iran sera annulé", a averti Mohammad Reza Bahonar, député influent du Majlis cité par l'agence iranienne de presse Mehr. L'Iran, mais aussi la Turquie et le Brésil, ont demandé la suspension des discussions onusiennes sur ce quatrième train de sanctions. Le président Lula a déclaré jeudi que l'Iran s'était montré prêt à négocier sur son programme nucléaire et que les autres pays devaient maintenant en faire autant. La Russie souhaite pour sa part, que l'Iran présente rapidement des propositions à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) concernant l'échange de combustible nucléaire. M. Lavrov espère qu'un consensus sera trouvé sur la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU relative à de nouvelles sanctions à l'encontre de l'Iran, a rapporté l'agence de presse Interfax. Le chef de la diplomatie russe a également fait savoir que les discussions au sein du Conseil de sécurité ne devraient pas entraver les négociations avec l'Iran sur l'échange de combustible nucléaire. Les six pays impliqués dans le dossier du nucléaire iranien, à savoir les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie) plus l'Allemagne, ont entamé le 19 avril des discussions sur l'ébauche d'une résolution destinée à imposer de nouvelles sanctions à l'Iran, accusé par les Etats-Unis et d'autres pays occidentaux de développer des armes nucléaires sous le couvert d'un programme nucléaire civil.