Le ministre de la Pêche et des ressources halieutiques, Smail Mimoune, a appelé, mercredi à Ghardaïa, les jeunes promoteurs à investir dans les microprojets de pisciculture pour pallier au déficit des produits halieutiques maritimes. S'exprimant en marge de la visite d'une ferme pilote de pisciculture à Hassi Lefhal (w. de Ghardaïa), le ministre a indiqué que les dispositifs mis en place pour la création d'emplois aux jeunes, notamment l'Ansej et l'Angem, financeront ces projets afin de contribuer à l'absorption du chômage et au développement du poisson d'eau douce en zones enclavées. "Notre objectif est d'encourager les agriculteurs à utiliser leurs bassins d'irrigation pour la culture du poisson", a-t-il souligné. En effet, la production halieutique conventionnelle et les produits de la mer ne suffisent plus à satisfaire les besoins du marché national, d'où la nécessité d'une "politique hardie" de développement de la pêche continentale. Dans ce sens, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Smaïl Mimoune, a estimé à plusieurs reprises que le développement de l'aquaculture est une "alternative imparable" pour faire face à la demande sans cesse croissante en produits halieutiques et à la rareté de la ressource. Aussi, et selon le rapport Cyclope, l'aquaculture a dépassé la pêche sauvage comme ressource alimentaire pour l'homme. Selon le même rapport, le commerce des produits de la mer a dépassé les 100 milliards de dollars l'an dernier. Depuis vingt ans, les captures de poissons et crustacés restent stables, entre 85 et 90 millions de tonnes par an. 30% des prises étant destinées aux minoteries pour l'alimentation animale, il reste quelque 60 millions de tonnes de produits de la pêche pour l'alimentation humaine. Dans le même temps, l'aquaculture s'est à ce point développée qu'elle vient de dépasser les 65 millions de tonnes, d'après la FAO : désormais l'élevage des poissons, des crustacés et des mollusques nourrit davantage son homme que la pêche sauvage. En visitant la ferme pilote de Hassi-Lefhal, en marge des assises régionales du secteur de la pêche et des ressources halieutiques, M. Mimoune n'a pas caché "l'intérêt particulier" qu'il attache à ce type de projets dans la wilaya de Ghardaïa. Un type de projet qui, a-t-il estimé, "servira de modèle expérimental dans le domaine de l'aquaculture pour d'autres jeunes entrepreneurs des wilayas du sud du pays". Ce projet de pisciculture, première initiative dans la région de Ghardaïa, est déterminant dans le développement rural, a déclaré le ministre de la Pêche et des ressources halieutiques, car il peut fournir un revenu complémentaire aux agriculteurs. ''Raison pour laquelle l'Etat encourage cette forme d'activité dans les régions déshéritées", a-t-il ajouté. Lancée en 2009, cette ferme compte commercialiser ses produits en septembre, a-t-on indiqué.