le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Abdallah Khanafou, a estimé dimanche, au cours d'une visite dans la wilaya de Boumerdès, que l'"aquaculture est l'unique substitut". Elle que le "seul moyen" susceptible de contribuer à développer la production halieutique en vue de garantir une couverture des besoins nationaux en la matière à court et long termes, sachant que l'Algérie produit une moyenne de pas plus de 220.000 tonnes de poisson/an. La stratégie nationale fixée pour l'aquaculture repose essentiellement, a ajouté le ministre, sur l' "extension et l'encouragement des opportunités d'investissements au niveau de trois régions du pays (à l'Est, l'Ouest et le Centre) destinées spécialement pour cet objectif”. "Le partenariat étranger est la piste choisie pour la concrétisation de cet objectif", a indiqué le ministre qui a fait part de la "réalisation actuellement de fermes aquacoles par la Corée de Sud, au niveau des wilayas de Skikda et Ouargla". Cette visite du ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques s'inscrit dans le cadre des actions de rapprochement et des échanges avec les professionnels du secteur en vue de s'informer de leurs préoccupations, en prélude aux secondes assises nationales du secteur prévues pour octobre prochain, est-il signalé. "Ces assises constitueront une véritable opportunité pour le redressement de la démarche adoptée, à ce jour, au titre de la stratégie du secteur, si des insuffisances sont relevées lors des débats et actions d'évaluation qui auront lieu au titre des ateliers qui seront installés à cette fin", a-t-il encore ajouté. Notons que selon le rapport Cyclope, l'aquaculture a dépassé la pêche sauvage comme ressource alimentaire pour l'homme. Selon le même rapport, le commerce des produits de la mer a dépassé les 100 milliards de dollars l'an dernier. Depuis vingt ans, les captures de poissons et crustacés restent stables, entre 85 et 90 millions de tonnes par an. 30% des prises étant destinées aux minoteries pour l'alimentation animale, il reste quelque 60 millions de tonnes de produits de la pêche pour l'alimentation humaine. Dans le même temps, l'aquaculture s'est à ce point développée qu'elle vient de dépasser les 65 millions de tonnes, d'après la FAO : désormais l'élevage des poissons, des crustacés et des mollusques nourrit davantage son homme que la pêche sauvage. En visitant la ferme pilote de Hassi-Lefhal, en marge des assises régionales du secteur de la pêche et des ressources halieutiques, M. Mimoune n'a pas caché "l'intérêt particulier" qu'il attache à ce type de projets dans la wilaya de Ghardaïa. Un type de projet qui, a-t-il estimé, "servira de modèle expérimental dans le domaine de l'aquaculture pour d'autres jeunes entrepreneurs des wilayas du sud du pays". Ce projet de pisciculture, première initiative dans la région de Ghardaïa, est déterminant dans le développement rural, a déclaré le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, car il peut fournir un revenu complémentaire aux agriculteurs. ''Raison pour laquelle l'Etat encourage cette forme d'activité dans les régions déshéritées", a-t-il ajouté. Lancée en 2009, cette ferme compte commercialiser ses produits en septembre, a-t-on indiqué. Le ministre a également indiqué que des efforts sont consentis en vue du développement du secteur aquacole à Boumerdès, de manière à la promouvoir au rang de "wilaya pilote en la matière" a annoncé,. "Nous avons procédé à la sélection de 26 sites à travers le territoire de la wilaya pour les mettre à la disposition d'investisseurs nationaux et étrangers dans un cadre partenarial, en vue de l'implantation de projets en mer ou dans des barrages", a précisé le ministre. Cette visite de M.Khanafou à Boumerdès a constitué une opportunité pour les responsables du secteur pour faire un état des lieux, notamment une évaluation de l'état d'avancement des travaux de protection du port de pêche et de plaisance de Cap Djinet. Le ministre s'est, par ailleurs, rendu sur le chantier de réalisation, au niveau de la même plage de Cap Djinet, d'une ferme aquacole relevant d'un particulier avec un partenaire étranger, d'une capacité de production annuelle de 1600 tonnes de poisson. Au port de Zemmouri El Bahri, il a inspecté les travaux de réalisation d'une poissonnerie, parallèlement à d'autres projets sur le même site, dont un atelier de construction et de réparation navale, ainsi qu'une conserverie de poissons congelés.