L'Algérie a connu, depuis l'année 2000, une situation économique exceptionnelle tant sur le plan interne que sur le plan externe grâce à une conjoncture pétrolière favorable. En effet, l'Algérie a connu une amélioration constante ces dernières années, passant d'un taux de croissance de 2,1% en 2001 à 3% en 2008, avec un pic à 6,8% en 2003. Cet afflux de devises permet au pays de financer ses importations, d'opérer une gestion volontariste de la dette publique avec un remboursement anticipé de la dette vis-à-vis des Clubs de Paris (États) et de Londres (Banques), et d'accumuler un niveau de réserves de change sans précédent, atteignant plus de 140 milliards USD en 2009. Dépendante de la manne pétrolière qui représente près de 98% des exportations, entre 70% et 80% des revenus fiscaux et environ 50% du PIB, l'économie algérienne demeure donc vulnérable. Encore peu diversifiée, elle ne dispose pas de secteur de production phare, susceptible de prendre le relais des hydrocarbures. Par ailleurs, l'Algérie est davantage considérée comme un pays importateur que producteur. Les autorités algériennes ont décidé de mettre en œuvre une politique budgétaire expansionniste visant à soutenir l'investissement. Après le Plan de soutien à la relance économique (PSRE), soit 6,9 milliards USD injectés entre 2001 et 2004, le gouvernement est en passe de mener à son terme le Plan complémentaire de soutien à la croissance (PCSC) sur la période 2005-2009, qui concerne 155 milliards USD alloués notamment au développement du réseau d'infrastructures et à la diversification de l'économie. Plan 2010-2014 : avoir recours au crédit documentaire Le plan 2010-2014 promet également des investissements publics du même ordre. Parallèlement, les autorités algériennes ont entrepris un vaste programme de réformes structurelles. Soucieuses de protéger l'économie et la production nationale, elles ont récemment mis en place une série de mesures plus contraignantes concernant les sociétés d'importation, à savoir celles qui importent des matières premières, produits et marchandises destinés à la revente en l'état, qui ont pour obligation d'avoir au minimum 30% de leur capital social détenu par des personnes physiques et l'ensemble des associés ou actionnaires de nationalité algérienne. Autre mesure importante, oblige à recourir au crédit documentaire pour le financement des importations d'un montant supérieur à 10 000 DZD. Cette obligation ne concernant que les importations à destination des opérateurs économiques de droit privé, les administrations et entités publiques (hors entreprises publiques de droit privé) sont exclues du champ d'application. Depuis le début de l'année 2008, les marchandises importées en Credoc doivent être accompagnées d'un certificat d'origine et d'un certificat phytosanitaire ou de qualité. Par ailleurs, tout projet d'investissement étranger doit être soumis à l'examen préalable du Conseil national de l'investissement. A noter que les financements nécessaires à la réalisation desdits investissements ont pour obligation de recourir au financement en monnaie locale. De plus, afin de bénéficier des avantages accordés par l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi) lors d'opérations d'investissement, les entreprises étrangères se doivent de privilégier les produits et services nationaux. Par ailleurs, en vertu de l'article 62, l'État et les entreprises publiques disposent désormais d'un droit de préemption sur toutes les cessions de participations des actionnaires étrangers ou au profit d'actionnaires étrangers. D'autre part, l'économie algérienne représente un potentiel de développement important dans de nombreux secteurs d'activités, et ce en dépit des récentes mesures mises en place par le gouvernement. Sur ce, l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne constitue une porte ouverte pour les sociétés hexagonales aspirant à travailler en Algérie. En outre, l'Algérie s'impose comme le principal importateur de denrées agroalimentaires du continent africain. Cette situation s'explique par un très faible taux de couverture de la consommation par la production nationale soit 20% pour les céréales et dérivés, 20% pour les légumes secs, 60% pour le lait, 95% pour les viandes rouges, 5% pour les huiles brutes et pratiquement nul pour le sucre roux et le café. Le secteur agroalimentaire occupe une forte proportion dans la structure des importations algériennes (20%), puisqu'il représente un volume de 7,7 milliards USD pour l'année 2008, soit 55% d'augmentation par rapport à 2007. La France est le premier fournisseur de l'Algérie en termes de blé tendre avec 60% de parts de marché en 2008. Par ailleurs, l'Algérie a importé pour 1,2 milliard USD de poudre de lait en 2008, dont 21% provenaient de l'Hexagone. En matière de biens d'équipements industriels, le parc automobile algérien est en pleine explosion depuis 2001 avec l'ouverture au crédit à la consommation. Bien que la récente loi de finance complémentaire pour 2009 (LFC 2009) mette fin à ce type de crédit bancaire pour prévenir le surendettement des ménages, le marché des véhicules de tourisme en Algérie procure tout de même de belles opportunités pour les sociétés françaises. Parallèlement, les importations algériennes de matière plastique ont atteint, en 2008, plus de 600 millions USD, enregistrant une hausse de 32,73% par rapport à l'année 2007. France : premier fournisseur de l'Algérie La France est le premier fournisseur de l'Algérie avec 17,82% de parts de marché, soit plus de 61,50% par rapport à 2007, suivie de l'Espagne avec 10,25%, l'Allemagne de 9,43% et l'Italie de 8,23%. Les investissements sur la période 1998-2007, l'Algérie a reçu près de 9 milliards USD d'investissements directs étrangers en termes de flux cumulés, provenant majoritairement des Etats-Unis à la première place, devant la France, puis l'Espagne et l'Egypte pratiquement à égalité. Les quatre grands investisseurs traditionnels d'IDE ont fourni, à eux seuls, près de 60% de la totalité des flux entrants entre 1998 et 2008. La croissance observée depuis 2003 en termes d'IDE entrants en Algérie s'est accélérée en 2006 contre 1,7 milliard USD en 2007. L'accélération de ces dernières années illustre l'attractivité croissante du pays et son fort potentiel de marché, malgré la persistance d'obstacles importants Dans ces conditions, le flux d'IDE entrant reste toutefois modéré une fois rapporté au PIB estimé à 1,5% et comparé aux performances des pays de la région. Cependant, les IDE ont atteint, en 2007, 11 milliards USD soit 9% du PIB, 4,5 milliards USD au Maroc soit 6%, et 1,7 milliards USD en Tunisie soit 5%. Avec un PIB presque équivalent à 127 contre 133 milliards USD, l'Egypte attirait 6,5 fois plus d'investissements que l'Algérie. Parmi les quatre grands investisseurs traditionnels en Algérie, la France est le seul pays dont les investissements ne sont pas concentrés dans un ou deux secteurs à forte valeur ajoutée, tels que l'exploitation des hydrocarbures, les télécommunications ou encore le BTP. Cependant, la présence française en Algérie est constituée d'environ 400 implantations soit plus de 177% par rapport à 2004, représentant plus de 35 000 emplois directs et 100 000 indirects. Sur ce, il y a lieu de souligner que la diversité des investissements français témoigne de l'engagement sur le long terme des entreprises françaises en Algérie. Ainsi, la critique récurrente de la "frilosité des investisseurs français " traduit davantage l'expression de fortes attentes vis-à-vis des partenaires français, que la réalité. Le système de paiement algérien se caractérise par une faible utilisation des moyens scripturaux, une amélioration constante des délais de recouvrement mais la persistance d'incidents de paiement. Il est à signaler que quel que soit le mode de paiement retenu, toutes les opérations d'importation ou d'exportation doivent être domiciliées auprès d'une banque. Comme dans tous les pays méditerranéens, les relations d'affaires en Algérie sont intimement liées au degré de convivialité qui peut s'installer dans les relations extra-professionnelles. Par ailleurs, les produits français bénéficient non seulement d'une image privilégiée auprès des Algériens en raison de la proximité culturelle et géographique mais aussi de la réputation d'expertise française. Sous certains aspects, l'Algérie est donc un marché d'approche facile de par sa proximité à la fois géographique, mais aussi linguistique avec la France. En dépit, des difficultés propres à un marché en transition qui demeurent présentes, n'empêche que notre pays est aujourd'hui un marché concurrentiel.