Les participants à un séminaire sur la protection et la promotion de la biodiversité en zones steppiques, tenu dimanche à Ain Sefra, wilaya de Nâama, ont plaidé pour une intensification des campagnes de lutte contre la désertification. Ils ont appelé à la réalisation de recherches scientifiques pour l'intensification des opérations de lutte contre le phénomène de la désertification et la préservation des ressources hydriques en vue d'une meilleure protection des écosystèmes fragiles des zones pastorales. Les recommandations issues de cette rencontre ont insisté sur la nécessaire adoption de techniques et voies modernes de lutte contre l'avancée des sables vers les terres steppiques, ainsi que l'association du mouvement associatif et des populations rurales dans la préservation de l'écosystème des zones pastorales exposées aux facteurs de dégradation. L'établissement d'une carte d'évaluation du phénomène de la désertification, durant la dernière décennie, au niveau de 12 wilayas steppiques, et l'évaluation de la mise en œuvre des programmes de protection et de réhabilitation des aires de pacage durant la même période, ont également été recommandées. Les participants à cette rencontre scientifique ont mis en relief le nécessaire soutien des initiatives du mouvement associatif dans la concrétisation des projets de diversification des activités économiques en milieu rural et l'amélioration des revenus des éleveurs. Les intervenants, chercheurs et universitaires venus des wilayas de M'sila et de Tlemcen, ont également abordé des questions inhérentes à la création de réserves naturelles, leur classification et protection pour la régénération du couvert végétal, la valorisation des zones humides et la reproduction d'espèces animales sauvages en voie d'extinction. Dans son intervention, le conservateur des forêts de la wilaya de Nâama a souligné l'importance des programmes de renouveau rural dans la lutte contre la désertification en zones steppiques et semi sahariennes, par la réalisation d'opérations de développement de proximité. Inscrites au titre de l'actuel programme quinquennal, ces opérations retenues en faveur de 27 wilayas steppiques consistent en la protection d'une superficie de 240.000 ha de terres agricoles, l'extension et le renforcement du barrage vert sur une superficie de 100.000 ha, la création d'unités d'élevage caprin, bovin et camelin et d'autres d'apiculture et de cuniculiculture, susceptibles de générer plus de 20.000 emplois et de freiner l'exode rurale. Mise sur pied conjointement par l'antenne du Haut commissariat au développement de la steppe (HCDS) et la conservation des forets de Nâama, en coordination avec l'association environnementale ''Arc en ciel'', la rencontre a regroupé également des représentants d'associations concernées par l'environnement issues des wilayas d'Alger, Tizi-Ouzou, El Oued et El Bayadh. La désertification et l'érosion menacent plusieurs millions d'hectares en Algérie. Ainsi, et selon les résultats de la Carte de sensibilité à la désertification (CSD), la désertification menace 27,4 millions d'ha en Algérie, alors que 13 millions autres ha sont exposés au phénomène de l'érosion hydrique au niveau des bassins versants. Quelque 87% de la superficie de l'Algérie représentent le Sahara, constitué de deux grands Ergs (oriental et occidental), des Oasis, des montagnes du Tassili et du Hoggar et des déserts de pierrailles (Regs). Selon les résultats actualisés, la surface "désertifiée et squelettée" est passée de 3,5 à 4,09% entre 1996 et 2009, soit plus de 76.000 ha.. Outre la désertification, 13 millions autres ha sont menacés par l'érosion hydrique selon les résultats d'une étude effectuée par la DGF et qui a concerné 34 bassins versants sur les 52 existants au niveau national.