Le mode des "enchères publiques " prôné par l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (Aniref), dans la concession des assiettes foncières destinées à accueillir les projets d'investissement n'a rien de spéculatif, a indiqué, hier, la directrice générale de l'Aniref, Mme Hassiba Moukraoui, mettant ainsi un terme à la rumeur qui court sur l'aspect spéculatif entourant le mode des enchères publiques. Elle a tenu à rassurer, dans ce sens, sur la transparence des opérations. "Les procédures des enchères publiques restreintes, permettent une réelle transparence des transactions. Les concessions sont destinées uniquement pour les porteurs de projets d'investissement", a expliqué la responsable. Et d'ajouter : "Le rôle de l'Aniref est de chercher auprès de la direction des domaines relevant de la wilaya, des terrains viabilisés à soumettre ensuite à une détermination de la planche du montant de la mise à prix, selon les critères de localisation, taille, qualité et état du marché du foncier", a expliqué Mme Mekraoui qui écarte toute spéculation autour des concessions opérées. "Pour bien cibler les porteurs de projets sérieux, les soumissionnaires aux enchères publiques restreintes doivent s'acquitter du montant de la caution qui représente 10% de la valeur de l'actif proposé qui sera éventuellement restituée si le soumissionnaire ne parvient pas à conclure la transaction", a-t-elle précisé. S'agissant, du bilan des activités de l'Agence concernant le dernier trimestre de 2009 et le premier trimestre de l'année 2010, il est qualifié par Mme Hassiba Moukraoui de "positif". "Avec des résultats pareils, je pense que c'est une réussite", a estimé la responsable qui reconnaît, toutefois, que c'est encore tôt pour évaluer réellement les activités de l'Agence. "Il est prématuré de tirer les conclusions du bilan de 6 mois d'exercice, on est plutôt dans une phase d'observation, qui nous permet de mieux situer nos avancées et nos carences", a-t-elle estimé. En effet, le bilan présenté par l'Aniref, à l'occasion d'une rencontre avec la presse, révèle que durant l'exercice s'étalant d'octobre 2009 à mars 2010, l'Aniref a proposé 56 actifs pour la mise en concession sur lesquels 46 ont été concédés. Soit un taux de réalisation de 79%, représentant une superficie de 76 hectares du foncier économique concédés. L'impact de ces concessions sur la valeur des investissements fait ressortir un montant de 86 milliards de dinars répartis sur 13 wilayas concernées par les mises en concession. Avec une proportion de 3 milliards pour la région centre, suivie de la région est, avec 2.5, l'ouest 2 milliards et le sud 210 millions de dinars. Son impact sur l'emploi, quant à lui, a été évalué à près de 3600 postes de travail à créer. Ces résultats positifs n'ont été réalisables, que grâce à une stratégie de communication et de déploiement sur le territoire national. "Dans le souci de couvrir tout le territoire national, la première étape c'était de développer un réseau d'agences régionales. Une dizaine de directions régionales ont été réalisées. Ensuite, l'étape de la création d'une base de données avec publication d'une mercuriale des prix du foncier industriel", a indiqué Mme Moukraoui. Selon elle, l'observatoire mis en place est indispensable au dispositif. Avec la mercuriale, cela a permis une meilleure visibilité du marché du foncier et la revalorisation d'autres régions avec le site web de l'Aniref. "Les sessions d'enchères publiques réalisées dans le cadre des opérations de concessions ont touché toutes les régions du pays, mais la wilaya d'Alger reste la plus attractive", a estimé, pour sa part, M. Ait Kaci qui révèle que le profil des bénéficiaires est dominé par les Sarl et les personnes physiques. En revanche, il y a peu de Spa. Reconnaissant le peu de PME bénéficiaires de concessions, en raison de l'étendue des assiettes foncière, la DG de l'Aniref préconise de procéder au morcellement des actifs foncier, de sorte à attirer plus de projets des PME. Par ailleurs, les branches d'activités qui dominent sont l'industrie des matériaux de construction et l'industrie agroalimentaire, tandis que l'industrie plastique et la maintenance sont sous représentées. A noter que le travail de l'Aniref, est focalisé sur la réhabilitation du vieux foncier industriel, constitué de zones industrielles et zones d'activités, désaffecté par ses entreprises. Dans ce sens, le développement de nouvelles zones industrielles est envisagé. "L'Aniref, ambitionne de faire dans la "promotion foncière" en créant de nouvelles zones industrielles", a souhaité Mme Moukraoui, en insistant sur la devise de l'agence qui est "la transparence".