Les cours du pétrole poursuivaient leur hausse hier , s'installant au-dessus de 75 dollars, toujours dans le sillage des Bourses mondiales, et soutenus par un affaiblissement continu du billet vert. Vers 10H30 GMT (12H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet gagnait 73 cents à 75,39 dollars par rapport à la clôture de la veille, évoluant à des niveaux plus vus depuis dix jours. A la même heure, le "brut léger texan" (WTI), pour la même échéance prenait 86 cents à 75,41 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), s'installant à des niveaux plus vu depuis deux semaines. Les contrats à terme sur le brut ont enregistré jeudi leur plus forte hausse en une séance depuis le début de l'année 2010, grâce à des achats à bon compte sur les marchés des matières premières et d'actions. Le moral des investisseurs s'est amélioré après l'adoption par l'Espagne d'un plan de rigueur de 15 milliards d'euros et le démenti apporté par la Chine à une information de presse indiquant que le pays prévoit de réduire son exposition aux emprunts d'Etat de la zone euro. Le contrat WTI de juillet a gagné 4,28 dollars entre son point bas et son point haut de jeudi, tandis que le contrat de juillet sur le Brent a avancé de 3,87 dollars le baril. D'autres influences favorables ont agi sur les prix jeudi et continuent d'alimenter la hausse du marché vendredi. Comme les Bourses européennes, les cours du brut tempéraient leur progression vendredi, après avoir bondi d'environ 8% sur les deux dernières séances, "soutenus par des espoirs de bons niveaux de demande à venir, grâce à un apaisement des craintes liées à la crise de la dette en zone euro et à un démenti de la Chine sur le fait qu'elle chercherait à vendre une partie des obligations d'Etat en euro qu'elle détient", commentaient les courtiers d'ETX Capital. Le pétrole bénéficiait également d'un affaiblissement du billet vert, autour de 1,2450 dollar pour un euro, qui rend les achats de matières premières libellées en dollar plus attractifs pour les investisseurs munis d'autres devises. "Combien de temps cet optimisme va durer est impossible à prévoir, mais les dernières 48 heures suggèrent qu'une grande partie du marché ne prévoit pas que la crise en Europe dure", notait Tamas Varga, du cabinet PVM. "Cependant, il ne faudrait pas beaucoup de temps au marché pour changer d'avis et conclure que la crise actuelle en Europe aura des ramifications dans d'autres parties du monde", prévenait l'analyste. Si la corrélation du marché du pétrole aux Bourses mondiales restait prédominante, les cours du brut bénéficiaient également de tensions sur l'offre. En effet, la fermeture temporaire d'un oléoduc en Alaska réduisait les approvisionnement en direction du marché américain. Par ailleurs, la saison 2010 des ouragans dans l'Atlantique pourrait être "une des pires" jamais enregistrées et les huit à 14 cyclones prévus par les météorologistes américains, augmentant ainsi les risques pour les installations pétrolières du golfe du Mexique. Entre 14 et 23 tempêtes, d'une puissance suffisamment importante pour que leur soit donné un nom, avec des vents minimum de 62 km/h, sont prévues au cours de la saison des ouragans qui commence le 1er juin et se termine le 30 novembre, selon l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA). "Les investisseurs sont toujours nerveux à l'approche de la saison des ouragans dans le golfe du Mexique, tout particulièrement (cette année) après plusieurs saisons relativement calmes", notait Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital.