Les marchés pétroliers semblent plus optimistes. Il est vrai que le baril a gagné 7 % la semaine dernière. Cette tendance s'est confirmée hier à l'ouverture des marchés. Ainsi, sur les marchés européens, le baril a touché un plus haut depuis un mois à Londres et à New York, les investisseurs estimant que le pire était passé pour l'économie mondiale, et profitant de la faiblesse du dollar. A 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre gagnait 52 cents par rapport à la clôture de vendredi, à 70,84 dollars, sur l'InterContinental Exchange (ICE). A la même heure, le brut léger texan (WTI) pour la même échéance prenait 46 cents à 68,51 dollars sur le New York Mercantile Exchange. Le Brent a touché 71,28 dollars, un plus haut depuis le 1er juillet, le light sweet crude ayant touché de son côté un plus haut depuis la même date à 68,99 dollars. Rappelons que les prix du pétrole ont fini en hausse vendredi à New York, le baril terminant à plus de 68 dollars, et même à plus de 70 dollars à Londres, après une semaine qui a renforcé l'optimisme du marché grâce à des résultats d'entreprises meilleurs que prévu aux Etats-Unis. "Les prix montent fortement, soutenus par un sentiment positif sur l'économie", une vigueur qui devrait persister pour les contrats les plus rapprochés dans le temps, a indiqué Amrita Sen, de Barclays Capital. Aussi, le baril restait soutenu par l'optimisme des marchés lundi, le rétablissement du moral des consommateurs allemands, mesuré chaque mois par l'institut GfK, ayant participé à conforter l'avancée des marchés d'actions et de matières premières. "La clé de la hausse des deux dernières semaines a été l'intégration dans les prix d'une fin du processus de destruction économique. Comme nous sommes encore dans la période des résultats et avons à affronter des statistiques importantes cette semaine, le marché du pétrole devrait continuer à être tiré par les marchés actions mais aussi entrer dans une phase de test des niveaux de résistance" commentait Olivier Jakob du cabinet suisse Petromatrix. En dix jours, les prix de l'or noir ont repris quelque dix dollars, retrouvant leurs niveaux de la fin juin, lorsqu'ils avaient grimpé jusqu'à 73,50 dollars. Le pétrole bénéficie aussi de la faiblesse du dollar, qui s'échangeait autour de 1,42 dollar pour un euro lundi, un mouvement poussant les investisseurs à acheter des matières premières. "Alors que les Bourses continuent de remonter et la volatilité de diminuer, le dollar perd peu à peu de son intérêt comme monnaie valeur refuge (...) et il y a encore de la marge (de baisse pour le dollar, ndlr) pour faire progresser le baril", estimait Olivier Jakob. Aux Etats-Unis, la publication du livre beige de la Réserve fédérale américaine (Fed) sur les conditions économiques et celle du PIB américain pour le deuxième trimestre sont attendues respectivement mercredi et vendredi. "Avec les ventes de logements neufs (lundi) et les commandes de biens durables (mercredi)", ces chiffres devraient soutenir les actifs risqués et pourraient ironiquement affaiblir le billet vert", selon les analystes de Barclays Capital. Nombre d'analystes jugent toutefois que les prix sont à la merci d'une nouvelle baisse, car la demande ne montre pas de signes de redressement dans les pays développés. Les stocks de produits pétroliers se sont fortement étoffés aux Etats-Unis depuis un mois, les réserves de distillats ayant atteint un niveau record en 24 ans. Du côté des facteurs géopolitiques, les analystes soulignaient la persistance de risques planant sur la production du Nigeria et donc potentiellement un facteur de hausse pour les cours du brut. Olivier Jakob rapportait en outre que les dernières statistiques sur la production mexicaine montraient un déclin, bien que les exportations n'aient finalement pas été affectées. S.G.