Le Premier ministre irakien sortant a déclaré samedi qu'il était le seul candidat de son parti à la direction du prochain gouvernement, rejetant ainsi les suggestions de désignation d'un candidat de consensus qui satisferait ses détracteurs. Nouri al-Maliki ne semble pas prêt à céder aux pressions de ses partenaires chiites qui l'apprécient le moins, quitte à prolonger des négociations qui traînent depuis bientôt trois mois, faute de résultats tranchés aux élections législatives du 7 mars dernier. A des journalistes qui lui demandaient si sa coalition accepterait un compromis concernant la direction du gouvernement, il a répondu qu'il n'y avait "qu'un candidat (au poste de) Premier ministre". Sa formation "l'Etat de droit insiste sur son candidat", a-t-il ajouté, parlant visiblement de lui. La coalition de M. Maliki a obtenu deux sièges de moins aux législatives que celle du laïque Iyad Allaoui, le Bloc irakien (Iraqiya), soutenue par la minorité sunnite, mais aucun parti n'a remporté suffisamment de suffrages pour former un gouvernement seul. Le Premier ministre sortant a demandé que les bulletins soient recomptés et entamé d'autres démarches judiciaires pour se maintenir au pouvoir, mais la commission électorale irakienne a envoyé ses résultats définitifs pour validation à la Cour suprême la semaine dernière La Ligue arabe a exhorté jeudi les représentants de la classe politique irakienne à mettre fin à leurs différends et à former un nouveau gouvernement quasiment trois mois après les élections du 7 mars. Cet appel intervient alors que certains s'inquiètent des conséquences du vide politique sur la stabilité de l'Irak. Le Bloc irakien (Iraqiya) de l'ancien Premier ministre Iyad Allaoui, soutenu par les sunnites, a remporté le scrutin du 7 mars d'une courte tête, décrochant seulement deux sièges de plus que la coalition du Premier ministre sortant Nouri al-Maliki emmenée par les chiites. Aucun des blocs n'a obtenu la majorité lui permettant de former un gouvernement, bien que M. Al-Maliki s'en soit rapproché en joignant ses forces à une autre coalition chiite. M. Allaoui insiste pour sa part sur le fait que ses troupes doivent être les premières à tenter de former un gouvernement. Les partis politiques ont peu progressé dans la formation d'un nouveau gouvernement depuis les élections, en partie à cause des contestations des résultats et des questions d'éligibilité de certains candidats. Dans un communiqué diffusé par l'agence officielle égyptienne MENA, la Ligue arabe a mis en garde jeudi contre toute ingérence étrangère dans la formation du prochain gouvernement irakien. Elle estime que les dirigeants irakiens devraient présenter des "solutions pratiques".