Le rapport sur les droits de l'homme en Algérie est fin prêt. Le président de la Commission nationale de promotion et de protection de droits de l'Homme en charge de cette mission a déclaré, hier à la radio Chaîne III, que le document sera remis " à la fin de l'année au président de la République ". Farouk Ksentini évoque dans ce rapport une nette amélioration de la situation des droits de l'Homme dans notre pays. Globalement " le rapport est positif " a-t-il estimé. Pour preuve, il citera l'action " d'humanisation des prisons " et les conditions de détention qu'il juge tout simplement " acceptables ". Abordant les réformes engagées dans le secteur de la justice, le président de la CCNPDH souligne que beaucoup a été fait mais certains volets demandent une perfection. A titre d'exemple il mentionne les cas de détention préventive. " Il est vrai qu'il est parfois fait un usage abusif de cette détention en dépit des textes, créant ainsi la surpopulation des prisons et des situations désastreuses pour les familles" a-t-il indiqué mais selon lui, les choses, encore une fois, s'améliorent. A une question sur les raisons du maintien de l'Etat d'urgence, Me Ksentini a affirmé que celles-ci sont liées à la situation sécuritaire et au terrorisme. Pour Ksentini, "le maintien de l'Etat d'urgence depuis 92 n'a aucunement interdit aux Algériens de s'exprimer librement." Une déclaration qui contredit les assurances de plusieurs responsables, y compris Ksentini sur la fin du terrorisme. Interrogé sur la justice en Algérie, Ksentini brosse plutôt un tableau reluisant. La justice, a -t-il dit, est " un chantier ouvert, il avance à grands pas ". Selon lui, " des textes sont révisés et je suis optimiste. Je sais que rien n'est parfait. Il y'a des lacunes à combler et je sais qu'il y'a une volonté politique à le faire." Sur la peine de mort, le même responsable a affirmé avoir suggéré son abolition totale. Ksentini s'interroge ainsi " pourquoi on maintient la peine de mort qui n'est pas pratiquée depuis 1994. "A propos des détenus algériens en Libye, une question qui a fait couler beaucoup d'encre, le président de la CCNPDH, a rappelé qu'un " accord d'extradition mutuel ou d'échange de prisonniers existe bel et bien entre l'Algérie et la Libye. Néanmoins, l'institution qu'il dirige " ne peut pas intervenir auprès des libyens pour dénoncer les mauvaises conditions de détention des détenus algériens ".