Alors que le Théâtre national décline, les participants au séminaire scientifique sur l'usage du patrimoine au théâtre, recommandent de revenir aux archives du patrimoine maghrébin ayant trait au théâtre, en vue de constituer une banque de données et de documentation. Les participants à cette rencontre organisée dans le cadre du 5e festival national du théâtre professionnel, ont recommandé la nécessité d'effectuer des opérations globales et régulières, soulignant l'importance de la comparaison entre la matière du patrimoine populaire commun. Ils ont appelé par ailleurs à la création d'un département du patrimoine immatériel au sein de la Bibliothèque nationale (BN) pour recueillir les archives afin de les mettre à la disposition des hommes de théâtre. Ils ont en outre, souligné la nécessité d'élargir ces ateliers aux instituts et centres spécialisés à Alger, Oran, Mostaganem, Batna et Sidi Bel-Abbès. Par ailleurs, selon eux, l'usage du patrimoine, dans toute sa diversité, dans le théâtre de Kateb Yacine n'était ni fortuit ni inscrit dans un cadre folklorique, mais plutôt pour exprimer les soucis des peuples et leur désarroi, a souligné à Alger, la critique Anoual Tamer. "Le patrimoine ne peut être momifié ni se résumer en du folklore, car il est dynamique et vivant. L'écrivain et dramaturge Kateb Yacine a utilisé le patrimoine dans ses pièces de théâtre non pas pour contribuer à sa sauvegarde mais surtout pour exprimer les soucis des peuples", a indiqué Tamer en marge du colloque sur l'usage du patrimoine dans le théâtre. Pour cette critique, également enseignante au département des Arts dramatiques à l'université d'Es-Senia d'Oran, "l'approche du patrimoine dans le théâtre katèbien est une approche idéologique et bien étudiée, et son usage est loin d'être fortuit".