L'euro, la livre et les marchés d'actions reculent tous légèrement, hier, faute de nouvelle amélioration du moral des investisseurs.Vers 06H00 GMT (08H00 HEC), l'euro valait 1,2112 dollar, contre 1,2122 jeudi soir. La devise japonaise baissait face au billet vert à 91,56 yens pour un dollar contre 91,32 jeudi soir. Le yen se tassait également face à l'euro, à 110,90 contre 110,71. Le sentiment s'est dégradé malgré une nouvelle série de publications économiques solides en Chine, dont une hausse de 18,5% des ventes de détail en mai. Le marché est peut-être affecté par d'autres statistiques montrant que les prix à la consommation montent plus vite que prévu, avec un taux d'inflation de 3,1% le mois dernier. Le risque de surchauffe devrait susciter la crainte que les autorités chinoises prennent de nouvelles mesures pour resserrer leur politique monétaire à court terme. Les investisseurs s'attendent à une hausse des ventes de détail aux Etats-Unis grâce à plus de ventes d'automobiles et à un indice de confiance des consommateurs en hausse pour un second mois d'affilée à un niveau sans précédent depuis 28 mois, alors que les perspectives économiques s'améliorent, selon les analystes du crédit Agricole CIB. En Chine, le gouvernement a annoncé que les prix à la consommation ont grimpé de 3,1% sur un an, tandis que la production industrielle s'est accrue de 16,5%. Ces chiffres ont également contribué à redonner le moral aux investisseurs, ajoutent les analystes. Mais les inquiétudes subsistent sur les dettes publiques des pays européens, en dépit des efforts déployés par le gouverneur de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet pour restaurer la confiance dans l'euro. "Il y a toujours des signes de déprime des marchés", comme le prix de l'or qui reste élevé, constatent les économistes de Barclay's Capital. La prudence reste de mise, malgré la décision de la BCE de maintenir son taux directeur inchangé à 1% et malgré le fait qu'elle a signalé vouloir continuer à fournir des liquidités aux banques pour acheter des obligations d'Etat. "Il ne s'agit absolument pas d'une solution en soi à la crise de la dette souveraine. Les opinions négatives n'ont pas cessé de se faire entendre au cours des dernières heures", selon Sébastien Barbe, du Crédit Agricole, en référence à une remarque du financier George Soros, convaincu que la crise européenne entre dans une deuxième phase. De son côté, l'économiste Nouriel Roubini de la New York University a appelé la BCE à réduire à zéro son taux directeur afin de compenser les effets négatifs des mesures d'austérité fiscales annoncées par plusieurs pays. Vers 06H00 GMT, la livre britannique montait face à l'euro, à 82,27 pence pour un euro, et gagnait un peu de terrain face au dollar à 1,4723 dollar. La monnaie helvétique était en légère baisse face à l'euro, à 1,3860 franc suisse pour un euro, et perdait aussi du terrain face au dollar à 1,1443 franc suisse pour un dollar.